[Cet article a été écrit sous l’influence dudit PMS]
Aujourd’hui je voudrais vous parler d’un sujet qui a été maintes fois évoqué, mais qui concerne tout de même une très grande partie de l’humanité. Un sujet qui peut rendre encore et malheureusement parfois honteuse (car il s’agit d’un sujet féminin, et vous me voyez donc venir…), déprimée, énervée, anéantie, qui cause des douleurs corporelles parfois intenses pour certaines, des “mini” dépressions pour d’autres, et parfois rien de tout cela. En somme, je voulais vous parler de cycle féminin, de menstruations, et de tout ce qui régit notre utérus une fois par mois.

Alors je vous avertis illico : je ne vais pas réinventer la roue ici, hein, qu’on soit bien clair. Je ne compte pas vous parler des endroits du globe qui excluent les femmes lorsqu’elles ont leurs règles parce qu’on les estime impures (même si j’en aurais bien envie, mais ce n’est pas le sujet), ni même de la taxe rose (ou “women tax“) pour parler du budget CONSIDERABLE que les femmes doivent consacrer à cet impératif naturel qui est le leur. Non, ma simple prétention ici est de partager avec vous quelques conseils qui m’ont été donnés, mon expérience et tout ce que j’ai mis en place pour rendre ces quelques jours un peu plus doux. J’ai donc scindé le sujet en deux articles distincts : le PMS puis les règles. Voici donc le premier volet.

LE SYNDROME PRE-MENSTRUEL (OU PMS/SPM)
Tout d’abord, mesdames messieurs, j’aimerais vous parler de cet individu qui tape l’incruste alors qu’on ne l’a pas sonné – un peu comme ce pote de votre mec qui se pointe à l’improviste, toujours les mains vides, et déballe des réflexions machistes devant vous -, j’ai nommé : le PMS (ou “SPM” pour Syndrome Pré-Menstruel, en français).

Ahhhh le PMS, rien que son nom donne l’impression de parler d’une maladie vénérienne, et dieu sait que ce pourrait être le cas, tellement il emplit de rage à chaque instant de sa visite. Pour celles mais surtout ceux qui ignoreraient de quoi il s’agit, c’est le terme utilisé pour parler du syndrome prémenstruel, parfois encore relégué dans les livres de contes et légendes, alors que je constate que bon nombre de femmes (pour ne pas dire toutes) en sont victimes autour de moi. Il apparait principalement AVANT les règles (mais, spoiler alert : il peut aussi débouler APRES, j’ai fait sa connaissance il y a peu, même mon gynéco ignorait que ça existait !), et pour ainsi dire, il peut pourrir littéralement la vie de sa victime de 1 à 2 jours avant les règles et jusqu’à parfois 15 jours (juste après l’ovulation). En grande veinarde que je suis, le mien correspond PILE à ce second scénario. Livin’ la vida loca m’a dit un jour Ricky Martin.

Lorsque je le ressens, c’est un peu comme si j’étais un gremlins et qu’on m’avait déversé un seau d’eau sur le museau et donné à manger après minuit (si vous n’avez pas la référence, je ne puis rien pour votre âme) : je ne contrôle plus rien et mes émotions partent à vaux l’eau. Mes sentiments se décuplent (et quand je dis “se décuplent” je pèse mes mots : je peux vider tout mon liquide lacrymal juste parce que mon chat a déversé sa litière sur le carrelage). Ou alors, avoir des envies meurtrières de type mettre le coeur de mes victimes dans mes piluliers vintage, un peu comme la méchante reine dans Blanche-Neige (mais promis, je ne suis jamais allée jusque là car mon âme est pure, le reste du temps – ou presque).

Si vous vous reconnaissez là-dedans, alors déjà, vous avez toute mon amitié sincère et mon soutien, car BORDEL, pardonnez mon langage peu châtié, mais ces émotions envahissantes peuvent vraiment finir par peser sur le moral et le physique, voire même causer de sévères états dépressifs récurrents (et ceci a un nom : le trouble dysphorique prémenstruel). Pour ma part, son intensité peut varier d’un mois à l’autre, mais il m’est déjà arrivé de me sentir profondément triste, de perdre tout intérêt pour les choses que j’aime et d’être plongée dans une lassitude voire un dégoût de moi-même (pour ne citer que cela). Il n’est pas rare aussi que je me sente rapidement débordée dans les tâches que j’ai à effectuer, que je sois dénuée de toute motivation, que je traîne des escarpins, en somme. En d’autres termes, ces jours me donnent le sentiment d’être la dernière des imbéciles, que le Jiminy Cricket qui habituellement me donne des conseils si bienveillants sur mon épaule, s’était métamorphosé en Hannibal Lecter miniature, à me susurrer plus de méchancetés et d’inepties qu’en contient un épisode des Anges de la téléréalité.

Et puis comme si ça n’était pas suffisant, ce charmant symptôme s’accompagne parfois et indistinctement selon les femmes, d’autres troubles tels que la poitrine douloureuse, les jambes lourdes, des troubles de l’attention, des bouffées de chaleur, une fatigue intense chronique… La liste est longue et totalement imprévisible selon chacune d’entre nous et sensible à variations d’un mois sur l’autre. (Je tiens aussi à préciser, que certaines femmes ne le ressentent jamais, ou très peu. Il semblerait qu’il soit plus virulent à mesure que l’âge avance – ce qui s’est confirmé sur moi – et il peut aussi être en veille si par exemple, vous prenez la pilule…)

Toutefois, bien qu’il n’y ait malheureusement pas de recettes miracles (sinon ça se saurait), il existe quelques petites astuces, dont certaines que j’ai mises en place, pour combattre ce fichu syndrome indésirable. Je ne me prétends pas médecin ni naturopathe ou quoi que ce soit d’autre, ces conseils sont les miens, mais ils fonctionnent plutôt bien pour limiter la casse mais il convient surtout de les moduler à votre convenance et surtout selon votre corps et vos dispositions.

Les compléments alimentaires (gélules d’onagre, magnésium, vitamines…) :
ça n’a l’air de rien dit comme cela, mais si votre corps est en manque de magnésium par exemple, les symptômes n’en seront que plus virulents. Le magnésium ne doit pas être consommé en continu et de manière excessive, mais procéder à une cure ponctuelle, en fonction de vos symptômes et de la carence que vous ressentez peut s’avérer très bénéfique. Cela a été mon cas, et je remercie d’ailleurs ma camarade de plumes, Amélia Lobbé, psychologue de son état, qui me l’avait conseillé. Vous pouvez d’ailleurs lire ses astuces (très détaillées) sur le sujet sur son blog ici.

Outre donc le magnésium, je complète aussi souvent avec des mélanges de vitamines qui boostent mes défenses immunitaires (car lorsque je tombe malade, c’est toujours à ce moment-là…) et m’aident à garder le cap.

Depuis plus d’un an, j’utilise aussi un complément naturel qui a “révolutionné” mon cycle. C’est mon amie Yasmine qui m’en avait parlé, et si j’étais dubitative au départ, je n’ai pu qu’admettre son efficacité sur le long terme : les gélules d’onagre. Là, l’effet se ressent plutôt (voire même carrément pour ma part) pendant les menstruations (qui me sont habituellement extrêmement douloureuses, il peut même m’arriver de vomir ou d’être alitée le premier ou le deuxième jour). Il convient, pour un maximum d’efficacité, d’en prendre 3 par jour pendant les 10 jours précédents les règles et c’est grâce à celles-ci que mes cycles deviennent plus acceptables. Mais il suffit que je les prenne mal ou pas suffisamment pour que mon cycle, devenu presqu’un long fleuve tranquille, ne se transforme à nouveau en redoutable fleuve du Styx !


Le sport
J’ai bien conscience qu’en phase de PMS voire même de règles, l’envie de bouger se situe au niveau zéro de la motivation. Parce que tout ce cycle provoque fatigue et irritabilité, mais aussi parce que j’ai bien souvent le moral au fin fond de mon porte-jarretelle, j’ai plutôt tendance à regarder Mad Men en boule sous un plaid plutôt qu’à aller suer ce qu’il me reste d’énergie dans une salle retapissée par la transpiration d’autrui. Pourtant… je remarque que lorsque je me fais violence pour aller au sport, la combinaison d’endorphines et d’effort physique me procure un sentiment de bien-être (comme ça l’a été ce mois-ci) et m’aide à évacuer mes tensions, mon irritabilité et à passer ces quelques jours sans trop de heurts. Et lorsque mes règles sont imminentes, une séance de sport (cardio j’entends – ça n’a jamais marché en danse, yoga ou autre) permet de les déclencher – en tout cas en ce qui me concerne – et ainsi d’en finir avec le PMS ! (Je ne sais pas vous, mais cette période de latence a le don de profondément m’agacer, alors je préfère souvent en finir une fois pour toutes !)


L’alimentation
Qui dit PMS ou règles, dit envie de gras, de chocolats, de sucres et nourriture pas forcément super saine (en tout cas pour moi). Pourtant, limiter ces aliments au profit de fruits, légumes et bien s’hydrater permet de préparer le corps au cycle et de le garder alerte tout en lui évitant en plus de devoir se débarrasser des graisses saturées et autres protéines animales qui ne sont pas toujours bien assimilées et qui lui demandent un travail supplémentaire (en plus du cycle menstruel).

Je ne vous garantie pas que je m’y tiens à la lettre à chaque fois, mais j’essaie autant que possible, en favorisant des fruits et légumes que j’aime, en particulier pour mes fringales. Je choisis donc des fruits gorgés de vitamines et qui me procurent du plaisir lorsque je les consomme : kiwis, clémentines, bananes… Si vous le pouvez, privilégiez donc une alimentation à dominante végane (à condition de manger équilibré) car beaucoup plus facile pour le corps à éliminer ce qui lui permet d’être dédié uniquement au cycle des menstruations.


Enfin, mon dernier conseil est d’évacuer.
Non, pas d’évacuer les résidents de votre immeuble ou de votre travail lors de votre SPM, même si j’ose imaginer que la fumée qui s’échappe de vos narines à la moindre contrariété en mode dragon de la belle au bois dormant a dû en faire palpiter plus d’un.e (je parle en toute connaissance de cause). Pourtant, je trouve que parler et dire que “non, ça ne va pas aujourd’hui“, et juste expliquer qu’en ce moment, et bien, ce n’est pas le “bon” moment pour cette raison précise, ça permet aussi aux autres de comprendre vos éventuelles réactions et de ne pas vous en tenir rigueur. Cela peut aussi expliquer pourquoi vous n’êtes pas “dedans” au travail, permettre à vos proches de vous rassurer et ainsi vous aider et vous soutenir au mieux pendant ces jours pas très rutilants.

Nous avons la chance d’être tout de même dans une époque bien plus compréhensive qu’autrefois, et ce qu’on faisait passer pour de l’hystérie en 1800 et vous faisait vous retrouver internée en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “plein la cup”, à la Salpêtrière avec Charcot (je lis un bouquin d’ailleurs fascinant sur ce sujet dont j’espère vous parler bientôt) peut être simplement réglée (c’est le cas de le dire) en s’exprimant aussi simplement que cela. En tout cas, la part de Drama Queen qui sommeille en moi a toujours besoin de théâtraliser cette période pour mieux la faire passer ! Autrement, je serai prête à arracher plus de chair que dans un épisode de The Walking Dead, (et Dieu sait pourtant que je suis végétarienne !)

Le second article aura donc pour vocation de parler de protections périodiques non toxiques pour soi et la planète mais également de contraception et de règles. Tout un programme ! En attendant, je vous laisse avec cette vidéo de 1946 (dont quelques unes des illustrations de ce post sont extraites) de près de 10 minutes, découverte parfaitement par hasard et créée par Walt Disney pour expliquer les menstruations aux jeunes filles. Bien qu’elle ne soit pas parfaite (loin s’en faut), elle a au moins le mérite d’exister et de mettre le doigt sur le sujet à une époque où tout cela était encore très tabou. Bon visionnage !