Loretta Banana

années 50

Ma routine maquillage vintage ✨💄

Et bien ! Avouez que vous pensiez que les poules auraient des dents au moment où ce post aurait été publié ! Il fut un temps (oui un temps fort lointain) où je vous avais demandé sur Instagram des suggestions de sujets pour mon blog. Parmi les réponses reçues, beaucoup tournaient autour de maquillage et notamment de ma routine quotidienne. Je ne suis pas sûre que ce soit si original, mais peut-être que ça vous donnera des idées. J’ai longtemps hésité sur le format à vous proposer : je trouvais la vidéo plus adaptée mais je n’y connais pas grand chose (Mamie est vintage jusqu’au bout) (bon en vrai je déteste me voir parler à l’écran) alors plutôt que de tergiverser encore, je me suis enfin décidée à vous faire cet article à l’écrit, dans lequel je me sens bien plus à l’aise !

Alors pour commencer, petit disclaimer : je fais très attention à ce que j’achète en termes d’alimentation, de soins etc, toutefois je suis un peu moins regardante pour le maquillage. Je privilégie bien sûr des marques vegan, ou tout du moins cruelty free, j’essaie de passer doucement aux produits plus naturels, toutefois inutile de me houspiller sur la composition ou autres car je sais que tout n’est pas parfait. J’essaie de rationaliser au mieux aussi en terme d’efficacité, de couvrance/pigmentation et de prix (car on ne va pas se mentir : les produits vegan, naturels et efficaces représentent bien souvent un budget conséquent).

Petit rappel à toutes fins utiles (vu que j’en parle beaucoup dans mon post) : une marque dite cruelty free s’engage à ce qu’aucun de ses produits ne soit testé sur les animaux (ni même par des tiers dans la chaine de production), vegan signifie qu’en plus d’être cruelty free, la marque n’utilise aucun ingrédient d’origine animale dans sa composition (par exemple cire d’abeille proscrite dans les rouges à lèvres). Attention : une marque vegan ne signifie pas qu’elle est bio ou encore naturelle (car je constate que beaucoup d’acteurs jouent sur ces termes pour nous faire passer des vessies pour des lanternes, et ça, ça me chiffonne allègrement).

De la même manière donc avec laquelle je vous avais parlé de ma routine manucure (et de comment je m’y prends pour entretenir mes ongles longs), ou encore de comment je suis passée aux soins naturels et sans silicones pour mes cheveux, voici maintenant mes conseils et produits fétiches pour réaliser mon maquillage quotidien, lequel peut potentiellement varier d’un jour à l’autre, mais en voici les grandes lignes !

Je m’inspire principalement des caractéristiques propres aux années 50 et assez iconiques de l’époque : sourcils ultra dessinés et épais, eyeliner appliqué en “virgule” (ou oeil de chat), bouche rouge et teint parfaitement unifié. C’est typiquement le genre de maquillage que l’on associe au look “pin-up” ou encore celui de Dita Von Teese, mais avant d’être tout cela, c’était surtout le look de l’époque et donc de nos mamies, et il est, je trouve, d’une élégance folle et s’associe à toutes les tenues !

C’est mon maquillage de réconfort, certes un peu chargé mais extrêmement féminin à la fois, et je trouve qu’il permet de véritablement “finir” le look, que vous souhaitiez rehausser une tenue plus classique ou aller carrément dans le sophistiqué. Pour accompagner le rituel de maquillage (qui me provoque une grande source de calme et dont je ne me sens jamais esclave), j’écoute souvent des podcasts (et si vous aimez les podcasts de crimes, j’ai tout ce qu’il vous faut ici).

Passons maintenant aux choses sérieuses !

1- Le teint 
Etape préliminaire obligatoire : j’applique avant toute chose une base pour les yeux.
Elle permet à votre liner et votre fard à paupières de rester en place tout au long de la journée. C’est pour moi un indispensable pour éviter de me retrouver avec le trait de liner décalqué sur la paupière mobile ! A fortiori, il est particulièrement utile l’été, en cas de canicule, mais aussi évidemment lorsque je me produis sur scène et que je dois faire tenir l’équivalent du rayon fard à paupières de chez Sephora sur mes deux seuls yeux.

> Le produit que j’utilise : je vous conseille l’iconique base Primer Potion d’Urban Decay (vegan) mais qui reste tout de même relativement chère (22€), et son dupe (que j’utilise désormais tout le temps) : la base fard à paupières HD de chez NYX (cruelty free) à 7,90€ (prix imbattable !). (Les deux marques sont toutefois sous l’égide de L’Oréal…)

Pour mon teint, j’applique ensuite un fond de teint léger ou une BB crème, directement au doigt ou avec un beauty blender selon l’effet souhaité. Trouver un produit fond de teint qui me convienne n’a pas été une mince affaire. J’ai en effet la peau très claire (certaines marques me donnaient plutôt un teint de retraité vivant à Nice et ayant abusé du soleil, alors même que j’utilisais la nuance la plus claire !), et je déteste l’effet trop “plâtre” et couvrant. Sans compter que les compositions sont souvent catastrophiques. Je suis bien heureuse d’avoir trouvé celui qui me convient auprès d’une marque qui joue la transparence et le naturel et avec de bien jolis produits : Couleur Caramel !

> Le produit que j’utilise : Celui que j’adore est le Fond de Teint Fluide Hydra Jeunesse dans la teinte 21 (porcelaine). Il coûte 29€ mais fort bien amortis, puisqu’il m’a duré presqu’un an, à raison d’une application par jour ! Je viens d’acheter mon 2e flacon et j’en suis toujours aussi ravie. Et pour ne rien gâcher : ce produit est bio et vegan !
En variante, j’ai découvert récemment un produit plutôt pas mal aussi, la BB crème So’Bio étic BB Cream en teinte 01 Beige nude, offerte par ma Ronsart (qui vient souvent me lire, alors un petit coucou très chère !). Elle est assez épaisse pour une BB crème mais du coup elle fonctionne bien comme fond de teint, et il faut assez peu de produit pour couvrir tout le visage.

Pour achever de me donner bonne mine (et surtout si j’ai abusé de Chardonnay la veille), j’utilise l’anti-cernes correcteur (dans sa teinte la plus claire) de chez AVRIL (7€), marque française très accessible que j’adore et qui est très engagée pour le bio et l’environnement. Leurs produits sont cruelty free et la plupart vegan.

Enfin, je termine mon teint avec une poudre libre pour unifier et matifier. Si vraiment il fait chaud ou que j’ai besoin d’une retouche, je n’hésite pas à me repoudrer légèrement en cours de journée. La poudre que j’utilise actuellement est tout à fait satisfaisante, il s’agit de la poudre fond de teint minéral de chez Lily Lolo, marque cruelty free et spécialisée dans un maquillage minéral 100% naturel. J’utilise la teinte China Doll et celle-ci coûte 19,50€.

> Mon astuce pour rester matifiée toute la journée, sans emmener tout mon bazar : j’utilise un petit pinceau rétractable que je poudre au préalable avec ma poudre fétiche, avant de le mettre dans mon sac.
Je sais que ma routine teint est assez dense, pourtant je n’ai pas particulièrement d’imperfection ou de choses à cacher, mais j’aime beaucoup l’effet d’une peau unifiée. Vous pouvez après la moduler selon vos envies : pour plus de légèreté, un anti-cernes et un peu de poudre peuvent suffire.

2- Les sourcils
Afin de donner plus de densité à mon regard et lui apporter la touche vintage nécessaire, je n’hésite pas à redessiner mes sourcils. Je les épaissis, les coiffe un peu plus en circonflexe et prolonge la ligne (tout en suivant la courbe naturel des poils) pour descendre presque au niveau des yeux, à la Sophia Loren. Pour ce faire, j’utilise un pinceau duo, fort pratique, de chez AVRIL qui est doté d’une brosse et d’un pinceau à poils bien fermes et courts, idéal pour dessiner avec précision les sourcils.

Dans un premier temps, je brosse donc mes sourcils en leur donnant la forme qui me plait (avec le fameux circonflexe), puis ensuite, je vais aller travailler la forme à l’aide d’une crème teintée pour les sourcils. J’utilise celle de chez NYX, la Tame & Frame Pommade Waterproof que j’ai choisie dans la teinte “Brunette“, un marron cendré qui s’associe bien à mes cheveux auburn et à ma peau claire et qui ne coûte que la modique somme de 8,50€ (un excellent dupe de la Anastasia Beverly Hills qui m’a tant été louée, mais qui est excessivement chère !). Je dois en être à mon 4e pot et j’en suis toujours très satisfaite. Sa contenance dure plus de 6 mois, et je trouve la matière très agréable et facile à appliquer, et d’une tenue irréprochable. Je procède en plusieurs étapes : je prélève de la matière avec mon pinceau et je commence par densifier l’intérieur du sourcil comme pour dessiner de “faux” poils et combler les éventuels trous, pour ensuite avoir la main plus légère sur l’extrémité, que je n’hésite pas à prolonger pour un effet hollywoodien !

3 – Les yeux
Nous voici à la partie la plus intéressante, n’est-ce pas ? Le regard de velours !
Vous l’aurez compris : je ne jure que par mon trait d’eyeliner et ce depuis… 12 ans environ (pourtant je vous assure qu’il m’arrive encore régulièrement de louper mon trait, et ça me rend quelque peu hystérique, il est d’ailleurs totalement proscrit de me parler lorsque je m’attèle à cette tâche – gare aux malheureux.ses qui s’y risquent) !

J’ai donc eu le loisir la pénible tâche de m’essayer à un panel d’eyeliners, du plus cher au plus accessible, du plus efficace au pire, et je peux vous dire une chose : en trouver un digne de ce nom est bien plus périlleux que toutes les épreuves de l’Odyssée d’Ulysse. Je ne compte pas tous les recenser ici, je vais me contenter des deux modèles que j’utilise le plus, que j’ai rachetés à plusieurs reprises, qui ne s’assèchent pas en 1 mois, n’ont pas un pinceau détérioré en quelques semaines et surtout, surtout, qui sont suffisamment pigmentés pour faire une belle ligne même au-dessus d’un paquet d’ombre à paupières.

Mon préféré est le “Sex Kitten” de chez Tarte : déjà, car j’adore son nom et son capuchon avec une tête de chat (marketing, ton univers impitoyable), mais surtout il dure je pense environ 6 mois, a une pigmentation noire incroyable (même par-dessus des fards irisés),  un pinceau très facile d’application et surtout il répond à sa promesse : faire des yeux de chat ! De plus, la marque est vegan (certifiée par PETA), alors pour moi, il a tout bon ! Il coûte 19,90€.

Son alternative n’est ni cruelty free ni vegan (c’est bien ce qui m’embête), mais c’est un eyeliner iconique (on peut le voir dans sa version old school sur les publicités des années 60), raison pour laquelle je le mentionne tout de même : le REVLON colorstay liquide noir intense. Il tient sa promesse, son pinceau est petit, très précis, c’est un produit très efficace et assez peu cher (autour de 10€) et il me dure plusieurs mois.

Du côté des palettes…
Je ne vais pas être très originale, et bien que je sois une makeup junkie, je n’achète pas touuuutes les palettes (qui a besoin de 30 palettes, franchement ?) et je ne teste pas forcément les nouvelles marques. La seule qui m’ait réconciliée durablement et pour de bon avec le fard à paupières, c’est TOO FACED (marque vegan), et pour cette raison, je n’utilise presque qu’elle pour les fards. Ma préférée est sans conteste la Sweet Peach (je suis absolument fan des teintes roses, irisées et chaudes qui se marient bien avec mon teint), j’adore aussi celle au chocolat. Je trouve que la pigmentation est incroyable et l’odeur divine (les palettes comme les maquillages de ces gammes sont souvent infusées à la pêche ou au chocolat). Sur la photo qui illustre l’article, je suis maquillée avec la Sweet Peach.

(Outre cette considération, en collectionneuse et obsessionnelle de maquillage ancien, j’ai découvert récemment que la ligne SWEET PEACH de Too faced avait probablement été inspirée d’une très vieille collection de la marque iconique AVON, très ressemblante en terme de design et de thématique, vous n’avez qu’à voir ci-dessous. Elle s’appelait alors à l’époque Pretty Peach ! La ressemblance est frappante, je vais enquêter et peut-être même en faire un post, tiens !)

Autrement, j’aime aussi beaucoup la palette Walk of Shame de Charlotte Tilbury (avec des teintes brunes, pourpres et rose doré, comme c’est étonnant !). (La marque est cruelty free.) Et j’aime aussi Urban Decay et Zoeva.

Des cils de biche :
Pour un regard digne de Betty Boop, deux mascaras que j’ai testés à plusieurs reprises et de deux marques dont j’ai préalablement parlées : l’iconique “Better than sex” de Too Faced (effet va-va-voom assuré ! 26€) et le Lights, Camera de chez Tarte (25€).

Pour un effet plus discret, j’adore ceux de chez Alverde mais malheureusement indisponibles en France. Ils sont distribués dans les magasins DM en Allemagne et si vous avez l’occasion, je vous conseille d’y faire un tour ! Les Allemands sont beaucoup trop forts en produits naturels bio et efficaces et les prix défient toute concurrence ! (Chez Alverde, il faut compter environ 4€ pour un mascara…)

4 – Les joues
(Bon, on est d’accord que ça pouvait s’associer au teint, mais je préférais aller dans l’ordre de mon rituel de maquillage !)
Alors, certes, attention à l’analogie : l’highlighter ne fait pas partie du maquillage des années 50, toutefois pourquoi se priver du peu que ce monde moderne nous offre d’intéressant ? J’ai donc ajouté ce geste à ma routine, et j’alterne, selon l’effet souhaité entre deux types de produits.

Pour sortir le grand jeu, je mise sur un highlighter du feu de dieu et ceux de chez Ciaté font parfaitement le travail. J’ai le fameux “Roger Darling” de la collection Jessica Rabbit (31€), et le Glow Too (en teinte Moondust, 28€) et je trouve qu’ils sont tous les deux très pigmentés (en tout cas suffisamment pour donner le teint glowy que je recherche). De plus, la marque est vegan (certifiée PETA).

En alternative beaucoup plus soft (et donc moins pigmentée), j’aime beaucoup les Perles Sublimatrices de la marque bio et naturelle dont je vous parlais plus haut, Couleur Caramel (29,90€). L’effet est suffisant pour un maquillage de jour plus discret et j’aime bien l’éclat que donne le produit à ma peau.

Pour les blush, je n’ai pas de marque fétiche et j’en possède quelques uns avec lesquels je tourne selon mon humeur. Pourtant, j’ai beau en mettre tous les jours, j’ai l’impression de ne jamais arriver au bout. Vous avez déjà fini un blush ici ? Car moi, jamais !

5 – Le rouge à lèvres
Voici donc la partie la plus épineuse car je n’ai jamais osé compter le nombre de rouges à lèvres que je possède et cela relève presque du fétichisme je crois… Contrairement aux blush, j’en ai finis énormément, les ai parfois rachetés, parfois pas. Mon préféré de tous les temps étant une série limitée, je n’ai jamais pu le racheter…

Alors je vous préviens, l’une de mes marques fétiches en rouge à lèvres n’a aucun engagement écologique ou éthique, c’est ma seule réelle entorse (il me semble) à mes convictions. L’exception qui confirme la règle dirons-nous, mais je mentirai en disant que je n’aime pas leurs rouges à lèvres. Le modèle en question est le Rouge Velvet Matte de chez Louboutin : sa pigmentation est incroyable, il tient toute la journée, ne file pas et son étui est magnifique. C’est un objet aussi beau que précieux et efficace (mais il peut vu son prix… 85€ ! Le mien m’a toutefois été offert par mon cher Doren Pirecci).

Les deux autres marques que j’affectionne sont toutes deux cruelty free et sont un bon compromis de glamour et d’efficacité : la première c’est – encore – Charlotte Tilbury, je mets notamment la teinte “Super Sexy” (un marron assez chaud) lorsque je veux éviter le rouge. Quant à l’autre marque, c’est un incontournable de la beauté dans un esprit vintage et qui vient des USA : Besame Cosmetics. J’adore leurs produits, extrêmement fidèles en teintes et packagings aux produits des années 20 à 60 (et vous savez peut-être que je collectionne le maquillage ancien..). Ils produisent aussi très souvent des collections limitées inspirées par des anciens films Disney et s’inspirent des couleurs authentiques des dessins d’époque. Ils ont notamment créé une collection pour les 80 ans de Blanche-Neige ou encore autour de La Belle au bois dormant.

J’ai essayé pas mal de produits de chez eux qui m’ont convaincue, dont le rouge à lèvres rouge (“Waterlily Blossom Red“) de la collection Disney Peter Pan “Mermaid Lagoon”, malheureusement il s’agissait d’une édition limitée… Si l’une d’entre vous veut s’en séparer à tout hasard, je le lui rachète illico ! Hahaha !

6 – Fixer son teint
La touche finale pour rafraîchir le teint et le faire tenir toute la journée ? Un spray léger d’eau florale, j’utilise la même que celle qui me sert à nettoyer ma peau matin et soir. Je prends de préférence une eau florale à la rose.
Pour une soirée ou une scène, je fixe mon maquillage avec un spray de maquillage professionnel, j’aime beaucoup celui d’Urban Decay, “All Nighter” ou le “Hangover” de Too Faced.

Et voilà ! J’allais dire “c’est tout”, mais je crois que ce n’est pas vraiment l’expression appropriée !

J’espère que ces petites recommandations sans prétention vous auront été utiles, et n’hésitez pas à me donner les vôtres dans les commentaires 💌

 

Dans ma bibliothèque#6 : Roaring 20’s et babydolls sous amphetamines

« Reading gives us somewhere to go when we have to stay where we are. » (Lire nous donne quelque part où aller quand nous avons à rester là où nous sommes)

Pour ce tout nouveau volet dans ma bibliothèque, je vous emmène dans ma machine à remonter le temps, tout d’abord dans le Paris qui swingue des 20’s puis de l’autre côté de l’atlantique, durant les années 50, dans le terrible monde du showbusiness ! En voiture, Simone !

Claude Izner – Le Pas Du Renard (Editions 10-18)


Voilà 1 an que cette couverture revenait sans cesse dans mes suggestions d’achats de bouquins (car même si je privilégie ma très belle et grande librairie indépendante, il m’arrive de céder, dans la précipitation, aux sirènes d’Amazon…). Puis un jour, au hasard de mes déambulations en boutique, je tombe à nouveau sur cette couverture. Je cherche justement de quoi combler ma soif de lecture, alors il m’en faut peu pour me décider !

Je l’embarque et le lis très rapidement, tant j’ai été happée par ce décor si fidèle au Paris des années 20 qui danse le fox-trot et s’encanaille dans les cabarets pour oublier la misère de la fin de la guerre. On y suit les aventures d’un jeune pianiste talentueux, Jeremy Nelson, tout droit débarqué des Etats-Unis et qui rejoint la pas si joyeuse troupe du Mi-Ka-Do, un music-hall de Belleville.

Malheureusement pour le protagoniste (mais heureusement pour nous joyeux lecteurs avides d’histoires romanesques), les choses vont vite se gâter pour l’Américain qui, au gré de ses rencontres et de sa vie Parisienne, va assister malgré lui à de mystérieuses disparitions, et le propulser dans un rouage infernal mettant sa propre vie en danger !

Ainsi donc, en plus d’être un roman historique, Le Pas du Renard est surtout une enquête parfois dure à démêler, car les protagonistes sont nombreux et il vaut mieux ne pas se laisser déconcentrer pendant sa lecture, au risque d’être totalement perdu comme je l’ai été parfois dans l’énigme ! C’en est donc parfois un peu déroutant, et on est bien content, je l’admets, d’arriver aux dernières pages pour comprendre véritablement le sens de toute cette mascarade.

Néanmoins c’est un roman que j’ai adoré lire, ne serait-ce que pour le talent d’écriture indiscutable des auteurs, deux soeurs qui utilisent le pseudonyme de Claude Izner pour signer leurs ouvrages. Si comme moi vous êtes très attaché.e.s aux vieilles expressions désuètes de Français, alors ce livre va vous régaler. J’ai ainsi pu ajouter de nombreuses expressions à mon vocabulaire (comme “charrier dans les bégonias“), ce qui fait souvent rire mon entourage et que ma mamie aurait certainement adoré. En somme, même la rédaction du livre reste fidèle à l’époque et cela relève à mon sens d’un sacré tournemain ! Bref, il me tarde de lire la suite, “La femme au serpent“.

A lire si… vous aimez bien sûr les Roaring Twenties, et surtout Paris, que vous êtes un fan de Cluedo ou d’Agatha Christie, et surtout que vous n’êtes pas effrayé.e.s par les tournures de phrases vieillotes et parfois un peu alambiquées (synonyme de charme pour ma part).


Jacqueline Susan – La Vallée des Poupées

Des années que je lorgnais sur ce titre sans pour autant jamais me le procurer. Il faut dire que La Vallée des Poupées a fait parler d’elle, ne serait-ce que par son adaptation cinématographie avec la superbe et regrettée Sharon Tate. Et chose suffisamment amusante pour que je le précise, ma délicieuse amie Yasmine me l’a justement offert en cadeau d’anniversaire, alors même que je venais de le lire ! Autant dire que cette jeune demoiselle me connait fort bien !

Je trouve d’ailleurs cette anecdote extrêmement touchante car même si La Vallée des Poupées parle avant tout du monde scintillant du show business (mais qui s’oxyde aussi vite qu’il vous engloutit), il parle aussi d’amitié entre trois femmes. Et autant vous le dire tout de go : si le roman commence au firmament de la vie de ces trois sublimes protagonistes, douées, belles comme le jour ou intelligentes (et parfois tout cela à la fois), les choses vont vite se gâter à mesure que leur réussite sociale les élève.

Critique glaçante du miroir aux alouettes qu’est le succès dans le monde du spectacle, du divertissement et de la publicité, c’est aussi une époque qui est dépeinte, celle des années 50, et la condition des femmes qui y est évoquée. Car oui, les femmes, ou les “poupées” que l’on observe avec fascination sur la couverture sont au centre du roman, mais elles se partagent la vedette avec d’autres sortes de poupées : une ribambelle de pilules, de la plus anodine à la plus dévastatrice, et elles précipiteront la chute de nos trois nymphes à succès.

En somme, j’ai adoré et dévoré ce bouquin, et en suis devenue accro le temps de ma lecture (à croire que les poupées ont fait aussi leur effet par l’écriture). Pour autant, j’en suis ressortie exténuée, fatiguée et profondément blessée (au point de laisser couler quelques larmes), tant le destin de ces trois femmes est dur à avaler – comme finissent par l’être leurs pilules. Mais je ne veux en rien vous gâcher l’histoire, tout ce que je peux vous dire c’est que ce livre est iconique, qu’il a été jugé subversif lors de sa sortie en 1966, et je peux dire que je comprends pourquoi !

A lire si… Honnêtement, vous n’avez aucune bonne raison de vous dispenser de ce livre ! D’autant que sa lecture est facilement transposable à notre époque, à cette course intenable et infernale à la célébrité sur les réseaux sociaux et à la (trop grande, à mon goût) divulgation des drogues et psychotropes. Je connais bien trop de personnes qui ont cédé aux tentations des paradis artificiels (et je ne les juge pas, mais quel gâchis malgré tout !), et que vous en fassiez partie ou pas, cette lecture provoquera sûrement quelque chose en vous !