Loretta Banana

Curiosités

Les pires inventions beauté du siècle dernier : 9 tendances bizarres et effrayantes !

Pour ce nouvel article que j’estampille dans ma collection #Halloween 2020, on va descendre d’un cran niveau creepy (parce qu’apparemment mon post sur la friperie la plus hantée de Paris vous a fait pas mal réagir, ainsi que celui sur les objets vintage possédés). Néanmoins, il n’est pas impossible que vous soyez un tout petit peu mal à l’aise avec la suite.

L’un de mes pires cauchemars de ce 21e siècle fut de découvrir les horreurs qui composent parfois nos produits de beauté actuels. Paraffine, perturbateurs endocriniens, j’en passe et (pas) des meilleurs, me font souvent bondir de mon sofa vintage. Mais croyez-moi, ce n’est RIEN en comparaison avec certaines inventions loufoques voire carrément flippantes et toxiques que les femmes ont eu le malheur d’utiliser au siècle dernier. Tout ce qui suit est vrai et on ne peut plus vrai et confirmerait presque cet adage horrible et des plus désuets “il faut souffrir pour être belle” (ou pas. Plutôt pas, d’ailleurs).

Pour ce sujet, je vous propose 2 articles distincts afin de faciliter votre lecture : j’ai posté le premier volet récemment dont le sujet était dédié à la marque de cosmétiques française à base de radium Tho Radia (vous pouvez le lire en cliquant ici). Ce second volet sera quant à lui consacré à 9 invention farfelues et définitivement creepy autour de la beauté au 20e siècle.

1/ Le salon spa d’Helena Rubinstein

Photo de 1930 dans le salon spa d’Helena Rubinstein d’une jeune femme profitant d’un bain moussant à base d’air comprimé et de lait

J’ai eu l’occasion de lire la biographie de cette pionnière du maquillage (j’en parlais d’ailleurs sur Instagram juste ici) et je suis absolument fascinée par sa détermination et l’empire qu’elle a su bâtir en partant de rien. Toutefois, je dois bien admettre que certaines images d’époque (circa 1930-40) de son salon de beauté du 715 Fifth Avenue peuvent provoquer l’effroi. Je vous laisse juger par vous-même :


Cette photo des années 40 montre des traitements sous forme de masque “contour” pour le visage qui, selon la technique de Rubinstein, permettait de souligner et de rajeunir les traits du visage.

2/ Le masque “Hangover Heaven” de Max Factor

L’iconique marque américaine Max Factor a mis au point, dans les années 30/40, un masque composé de cubes en plastique. Ces derniers devaient être remplis avec de l’eau puis congelés pour qu’enfin le masque puisse être porté pour faire dégonfler le visage et le rafraîchir. Il aurait été inventé pour soulager les starlettes du Old Hollywood entre les prises de vue dans les studios surchauffés… mais semble-t-il qu’il serait aussi particulièrement efficace pour calmer leur gueule de bois (hangover en anglais, d’où le nom du masque) de ces vedettes du ciné après leurs apéros trop arrosés. Ainsi, elles préservaient leur maquillage et leur esprit au frais !

3/ “The new haidryer”

Enchaînons notre salon de beauté des horreurs avec ce sèche-cheveux de 1946 : sa forme façon toile d’araignée semblait particulièrement commode mais aussi effrayante pour sécher individuellement chaque pin-curl.

4/ La cryothérapie des tâches de rousseur

Alors qu’aujourd’hui les tâches de rousseur sont à la mode, la tendance allant même jusqu’à s’en faire tatouer, on ne peut pas en dire de même durant les années 30.
En effet, les femmes avaient la possibilité de “geler” leurs tâches de rousseur (procédure assez similaire à celle utilisée pour les verrues) avec du dioxyde de carbone, puis le médecin utilisait ensuite une petite lame pour en quelque sorte “décoller” la pigmentation des tâches du visage. En une semaine ou deux, la peau cicatrisait sans tâches de rousseur. Ce traitement barbare et douloureux était semble-t-il assez populaire dans les années 30. Pour ce faire, les yeux des patientes étaient recouverts de bouchons hermétiques, leurs narines étaient protégées et elles devaient respirer par un tube. Oui, un vrai film d’horreur.

5/ Le masque chauffant

Après la cryothérapie, le masque chauffant ! Cette invention de 1940 environ est si peu engageant visuellement que je suis étonnée que le concept n’ait pas été repris dans un film d’horreur de slasher. Quoiqu’il en soit, ce “masque à gaz” de la beauté était en réalité un outil qui pouvait se brancher de manière à activer la circulation du sang en chauffant le visage. En plus complément de l’effet “rose” apporté à la peau par la chaleur, cette invention promettait d’éliminer les rides et les poches sous les yeux… Comble de l’ironie, d’après mes recherches, les femmes se mettaient des protections sur les ongles pour éviter que leur manucure ne se détériore au contact de cette innovation… brûlante ! Il est d’ailleurs assez étonnant de se dire qu’elles préféraient protéger leur vernis plutôt que leur peau…

En tout cas, je crois que la promesse de cet appareil s’avérait surtout en réalité d’effrayer toute la famille en portant ce genre d’horreur sur le visage ! À noter également : les masques chauffants sont encore eux aussi à la mode aujourd’hui, mais leur design est tout de même un peu moins angoissant.

6/ Le “Beauty Calibrator” ou “Beauty micrometer”


Je ne sais pas vous, mais c’est de loin l’engin qui m’a le plus effrayée de toutes ces inventions ! On dirait tout bonnement un instrument de torture.
Il s’agit là d’une autre invention de Max Factor datant de 1932. Elle est toutefois plus impressionnante qu’il n’y parait : l’appareil une fois placé sur la tête peut être ajusté aux traits exacts de la personne qui le porte et il existe pas moins de 325 réglages différents ! Le but ? Obtenir des mesures aussi précises que possible du visage et ainsi détecter tous les potentiels défauts (ahem…)  en vue de pouvoir les corriger à l’aide d’un maquillage adapté. Son usage initial était destiné à l’industrie du cinéma pour pouvoir identifier les “défauts” des actrices et ainsi qu’ils apparaissent le moins visible possible sur grand écran. On rêve du Old Hollywood, mais la vie des starlettes de l’époque ne devait pas être des plus évidentes, en réalité ! En tout état de cause, la société Max Factor indique que cet outil leur a été utile pour mieux comprendre le visage féminin…

7/ Le Lipstick Stencil

Celui-ci est mon préféré car très sincèrement, je le trouve adorable et bien pratique. Il n’a rien d’effrayant mais je voulais tout de même le compiler ici car c’est à mon sens une étrangeté qui a parfaitement sa place dans ce classement.
Le lipstick stencil est daté de 1938 environ et permet d’appliquer son rouge à lèvres à partir d’un “pochoir” en forme de bouche. Vous le savez, la façon de mettre son rouge à lèvres, en accentuant l’arc de cupidon ou pas est très caractéristique des époques. Ici, on voit bien la tendance du port du rouge à lèvres puisque clairement il s’agissait d’un produit très populaire dans les années 30 et encore davantage pendant la seconde guerre mondiale (le fait de porter du rouge à lèvres d’un rouge vif était perçu presque comme un effort de guerre !).
Aujourd’hui, nous avons bien des eyeliners à coller alors pourquoi ne remettrait-on pas ce type de pochoir pour un rouge parfaitement appliqué au goût du jour ? En tout cas, je vote pour !

8/ Le cape de protection solaire

Il ne s’agit là ni d’un déguisement d’Halloween ni même de superhéros. Cette cape à pois façon drap de fantôme s’avère en fait être une invention promettant de garder à l’abri les femmes des rayons du soleil. Le but ultime étant de freiner l’apparition des tâches de rousseur et/ou de les empêcher… Décidément, ces pauvres tâches de rousseur n’étaient pas à la fête dans les années 30/40 !

Ceci étant dit, on peut au moins reconnaître à ces femmes un très bon geste beauté (bien qu’extrême ici) : celui de se protéger du soleil, les protections en lait et crème n’étant pas encore répandues sur le marché à cette époque.

À noter également que les modèles de cape se déclinaient en version fantaisie, comme ici avec le motif à pois, et que l’on pouvait compléter la tenue (comme si elle n’était pas suffisamment effrayante…) avec des lunettes contre les rayons UV. Cette invention était apparemment très populaire en Floride, le “sunny state“.

9/ Le “Dimple Maker”

Le Dimple Maker, que l’on pourrait traduire par “l’outil à fossettes” est une curiosité que l’on doit visiblement à Isabella Gilbert of Rochester qui l’a créée en 1936. On conseillait alors aux femmes de le porter 2 à 3 fois par jour à raison de 5 à 10 minutes à chaque fois, au cours de leurs activités quotidiennes (écriture, lecture, repos…).

Elles devaient s’observer dans le miroir et sourire afin de placer toujours l’appareil au même endroit, là où les fossettes commençaient à se dessiner.

Ma foi, il s’agit à mon sens d’un lourd tribu pour de simples fossettes car cet appareil a tout sauf l’air d’être confortable ! Vous vous imaginez descendre vos poubelles avec deux boules en métal vous fissurant le visage ?

Dans tous les cas, ce que l’on peut observer au fil de cette modeste revue d’outils de beauté s’apparentant plutôt à des instruments de torture, c’est que les femmes avaient semble-t-il beaucoup de courage (et d’inconscience) pour répondre aux standards de beauté de l’époque, quitte parfois à mettre leur santé en danger. Néanmoins, nous ne pouvons leur jeter la pierre : ces diktats envahissants font malheureusement partie de la société et nous en payons encore les pots cassés aujourd’hui. Et il suffit de se pencher sur notre rapport au maquillage pour s’en apercevoir (une femme pas maquillée sera souvent perçue comme négligée, celle qui en met trop sera stigmatisée d’une autre manière, bref, rien ne semble jamais satisfaire les standards de beauté de nos époques).

Je pense qu’au contraire, ces différents exemples devraient nous aider à nous émanciper encore davantage et à adopter la “beauté” qui nous ressemble (y compris celle sans artifices), tant qu’elle nous donne confiance et correspond à nos modes de vie. C’est d’ailleurs particulièrement le cas avec l’épidémie de coronavirus qui sévit en ce moment et dont l’une des moindres répercussions touche à notre rapport au maquillage. Beaucoup de femmes ont laissé tombé leurs habitudes de cosmétiques en raison du télétravail et du masque et honnêtement, je le conçois tout à fait. De mon côté, ma passion du maquillage n’en a pas été altérée, si ce n’est le rouge à lèvres que je garde seulement si je sais qu’il ne sera pas bousillé par le port du masque (c’est à dire assez peu souvent). Toutefois, je maquille deux fois plus mes yeux pour conserver la force que mon rouge à lèvres me donne habituellement et j’ai tiré parti du masque en l’imaginant comme un nouvel outil de mystère à associer à ma routine de beauté pour mieux mettre encore en valeur mon regard.

Enfin, quand on me demande pourquoi je continue de me maquiller, même en travaillant de chez moi, la réponse reste indubitablement la même : je me maquille pour moi, pas pour les autres, car ma routine beauté est un moment de plaisir et de méditation et aussi car mon maquillage est aussi la signature de mon style et de ma personnalité. Un allié invisible qui m’aide à accomplir mes tâches de la journée.

Et vous, que pensez-vous de ces instruments de beauté anciens ? Quel est votre rapport à la beauté et au maquillage ?

Les pires inventions beauté du siècle dernier : Tho Radia, la marque de cosmétiques à base de radium

Pour ce nouvel article que j’estampille dans ma collection #Halloween 2020, on va descendre d’un cran niveau creepy (parce qu’apparemment mon post sur la friperie la plus hantée de Paris vous a fait pas mal réagir, ainsi que celui sur les objets vintage possédés). Néanmoins, il n’est pas impossible que vous soyez un tout petit peu mal à l’aise avec la suite.

L’un de mes pires cauchemars de ce 21e siècle fut de découvrir les horreurs qui composent parfois nos produits de beauté actuels. Paraffine, perturbateurs endocriniens, j’en passe et (pas) des meilleurs, me font souvent bondir de mon sofa vintage. Mais croyez-moi, ce n’est RIEN en comparaison avec certaines inventions loufoques voire carrément flippantes et toxiques que les femmes ont eu le malheur d’utiliser au siècle dernier. Tout ce qui suit est vrai et on ne peut plus vrai et confirmerait presque cet adage horrible et des plus désuets “il faut souffrir pour être belle” (ou pas. Plutôt pas, d’ailleurs).

Pour ce sujet, je vous propose 2 articles distincts afin de faciliter votre lecture : voici le premier volet dédié à la beauté radioactive.

Tho Radia : Beauté radioactive

Le radium au service de la beauté par la santé de la peau” !

Je ne vais pas passer par quatre chemins : c’est de toute évidence l’une des “tendances” de beauté qui m’a le plus fascinée en faisant mes recherches sur les usages des femmes en cosmétiques depuis 1900 et aussi parce que j’ai lu et fait énormément de recherches sur les ouvrières empoisonnées au radium, les Radium Girls (qui fera certainement le sujet d’un article à part entière).

(Et oui peut-être ne le saviez-vous pas, mais j’ai la fâcheuse manie de collectionner les cosmétiques anciens et je suis une FANATIQUE de l’histoire de la beauté depuis l’ère victorienne jusqu’à nos jours. Elle en dit parfois souvent plus que les vêtements pour appréhender la place de la femme au fil des décennies – mais ce n’est que mon avis personnel.)

Et donc j’ai décidé de vous parler d’une marque française, qui a vu le jour en 1932 : Tho Radia. Son créneau ? Séduire les pharmaciens et s’implanter en officine pour proposer à la clientèle féminine divers produits de beauté composés de… et bien de radium et de thorium (entre autres choses). Cela nous parait inconcevable aujourd’hui, pourtant, comme je le disais plus haut, nos cosmétiques actuels ne font pas vraiment mieux. Mais ainsi vous demandez-vous comment de tels produits ont pu être mis sur le marché ?

Cela tient principalement au vide juridique propre à l’époque concernant l’encadrement des produits de soins et de cosmétiques, à une manipulation très habile du fondateur pour faire passer des vessies pour des lanternes (et c’est le cas de le dire avec la phosphorescence du radium) à ses clients et puis aussi à une révolution scientifique qui a déchaîné les passions (le radium).

En effet, grâce à la découverte du radium en 1896 par Henri Becquerel, c’est le monde entier qui s’en trouve bouleversé, et notamment celui de la chimie. S’en suivent les expérimentations diverses réalisées par Pierre et Marie Curie que nous connaissons tous. Puis, un peu plus tard, en 1901, Henri Becquerel dispose un peu de radium dans un tube qu’il place ensuite dans la poche intérieure de sa veste avant de partir pour une conférence. Seulement, quelques heures plus tard, il constate que sa peau comporte des lésions. Il en tire la conclusion que le radium a bel et bien des effets sur l’organisme.

Rapidement, médecins et biologistes ont l’idée d’utiliser le radium, alors très coûteux à l’époque, dans leurs expériences. Même si les savants comprennent très rapidement qu’il s’agit là d’un composant extrêmement toxique, l’idée se répand que si son utilisation est faite à petite dose, elle s’avère excitante et même particulièrement efficace pour traiter la peau et trouver la jeunesse éternelle, raffermir les tissus, guérir les blessures, et mon derrière sur la commode en rotin.

Inutile de vous dire que de nombreux entrepreneurs et créateurs vont s’engouffrer dans la brèche, érigeant le radium comme solution miracle à tous les maux. De 1910 à 1930, la frénésie du radium atteint son apogée et il est considéré par le tout venant comme un produit incroyable, bienfaisant, rare car coûteux, en bref une véritable potion magique. Dès 1920, divers médicaments à base de radium commencent à être développés et commercialisés, mais l’invention est si populaire qu’elle se décline même sur des objets du quotidien : rasoir, vêtement et évidemment horloge, dont les fameux cadrans peints à la main par les tristement célèbres Radium Girls (et vu que je vous parle à nouveau d’elles, je me dis que je vais décidément leur consacrer un article. En attendant, ej vous invite à consulter mes quelques stories épinglées sur ce sujet sur mon compte Instagram juste ici).

Le destin funeste des Radium Girls, intoxiquées par la peinture radioactive qu’on leur fournissait pour rendre lumineux les cadrans d’horloges qu’elles devaient peindre à la main.

La cosmétologie ne tarde pas non plus à s’approprier cette trouvaille et promet monts et merveilles aux clientes, à grands renforts de publicités où les femmes ont le teint lumineux et semblent irradiées par une lumière mystique, (dont cette publicité iconique de la marque Tho Radia qui perdura jusque dans les années 50). C’est dans ce contexte que se développent des marques telles que Ramey et Radium Elys et que sont vendues des crèmes au doux nom de Radior ou d’Activa. La marque Tho Radia utilise un tout autre stratagème en induisant les consommateurs en erreur, ce que beaucoup de marques ont désormais l’habitude de faire même encore aujourd’hui ! Mais revenons-en aux fondements de cette marque purement made in France.

Tho Radia est fondée fin 1932 par un pharmacien parisien, Alexis Moussalli et son concept est clair : surfer sur la vague du radium en utilisant l’argument scientifique, ce que les autres marques de cosmétiques n’ont pas eu l’idée de faire. Il promet ainsi par ses gammes de soins un embellissement de la peau par l’aspect curatif que provoque soit disant le radium. Il va donc tout naturellement avoir la présence d’esprit de séduire en premier lieu les pharmaciens pour que sa marque soit distribuée uniquement en officine et ainsi apporter une garantie pharmaceutique à ses clientes (spoiler alert/instant rageuse : de nombreuses marques actuelles dont les compositions sont pauvres voire dégueulasses utilisent aussi la caution “pharmacie” pour distribuer leurs produits et prendre accessoirement les consommateurs pour les derniers des idiots en abusant de leur crédulité. Mais je ne tiens pas à me faire des ennemis donc je ne citerai personne).

Cette coupure de presse a été trouvée par mes soins dans le ELLE daté du 14 mai 1946. Je voulais la partager avec vous pour bel et bien vous prouver que cette marque était véritablement présente dans les magazines féminins.

Et parce que ce bon Alexis n’était visiblement pas à une roublardise prêt, il a eu l’audacieuse idée de faire appel à un certain docteur Alfred Curie, qui ne partage absolument rien en commun avec Pierre et Marie Curie si ce n’est le même nom. Un nom qui, aux oreilles des potentiels clients, apporte une crédibilité supplémentaire et qui sera un atout déterminant pour la suite de son business (et même moi qui faisais mes recherches sur Tho Radia, je me suis fait bêtement avoir au départ, pensant que ce dernier avaient un lien de parenté avec les génies du radium). Alors que décide-t-il de faire, ce bon Alexis ? Et bien tout simplement ce que n’importe quel business man sans vergogne ferait : apposer le nom d’Alfred Curie sur ses pots de crème. Publicité mensongère, vous dites ?

En tout cas, la législation n’en a cure (c’est le cas de le dire) puisqu’elle n’existe tout bonnement pas à cette époque. Ainsi, le Alfred Curie prête, dans le plus grand des calmes, son nom, dans le but de promouvoir la crème Tho-Radia, soit-disant conçue “selon la formule du Dr Alfred Curie”. L’objectif étant bien sûr d’abuser de la crédulité des pharmaciens et clients en leur laissant penser que cette marque est approuvée par les Curie. Néanmoins ce mensonge portera ses fruits puisque la marque aura une très belle notoriété à l’époque et enrichira son offre de nombreux autres produits : crème solaire, rouge à lèvres, poudre pour le visage…

Toutefois, en 1937, la législation sur la vente de produits contenant du radium change ENFIN : les marques sont désormais contraintes d’utiliser une signalétique précise (une pastille rouge affublée du texte “poison”) pour signaler que leurs articles contiennent des ingrédients radioactifs. De plus, ces produits ne peuvent plus être vendus désormais que sur prescription médicale. Tho Radia sent le vent tourner et adopte une nouvelle stratégie : faire disparaître toute trace de radium et le nom d’Alfred Curie pour se concentrer désormais sur son succès.

Je ne vais pas vous faire tout l’historique de la marque par la suite bien que celui-ci fut particulièrement mouvementé notamment pendant la seconde guerre mondiale mais en tout cas Tho Radia a été commercialisée jusqu’à la fin des années 1960 et a évidemment marqué l’univers des cosmétiques. À noter aussi : ces crèmes, bien que vantées comme étant au radium, en étaient finalement très peu dotées, principalement parce que celui-ci coûtait extrêmement cher à l’époque (et pas parce que c’était dangereux, hein). Les femmes ne s’exposaient donc pas à un risque démesuré en s’appliquant ces produits. Si vous voulez en savoir plus sur la marque Tho Radia et son incroyable ascension pendant les années folles, je vous invite à écouter cette émission de France Culture : “Tho radia, aventures et mésaventures d’une crème miracle”.

J’espère que cet article vous aura plu ! À la semaine prochaine pour l’édition n°2 des pires inventions de beauté du siècle dernier !

Dans ma bibliothèque #7 : féminisme & bordels

« Reading gives us somewhere to go when we have to stay where we are. »
(Lire nous donne quelque part où aller quand nous avons à rester là où nous sommes)

[ Préambule ]
Ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai toujours ressenti un vif intérêt pour le milieu des courtisanes. Cocottes, lionnes ou grandes horizontales, peu importe la manière dont vous souhaitez les appeler, elles ont peuplé l’imaginaire collectif (et l’histoire) de leurs frasques, de leur parfum de scandale et de leur aura de mystère. On les a souvent dépeintes comme des femmes émancipées, des figures féministes tout en étant des femmes assumées. J’ai lu beaucoup d’ouvrages à leur sujet et j’ai toujours été admirative de leur détermination : La Belle Otéro, Cléo de Mérode, la Castiglione, et bien d’autres, ont souvent occupé mon imaginaire et mes lectures. (Il y avait d’ailleurs une fantastique visite proposée par un guide tout aussi fascinant au sein du célèbre établissement Maxim’s de Paris, connu pour avoir vu défiler bon nombre de Grandes Horizontales, et dans lequel avait été reconstitué un appartement de cocotte à la belle époque. J’ignore si ces visites sont toujours d’actualité, mais je vous la conseille absolument si le sujet vous fascine ainsi que l’Art Nouveau !)

C’est ainsi donc que j’ai commencé à m’intéresser davantage au milieu des bordels ou, appelons les choses telles qu’elles sont : la prostitution, mais toujours d’un point de vue historique, et jamais pour le fustiger mais pour mieux le comprendre, car il est bien souvent opposé au féminisme, une cause qui m’anime aussi énormément. Pour me faire donc ma propre opinion, j’ai voulu creuser davantage le sujet, car bien souvent les médias n’abordent qu’un seul aspect : le sensationnalisme, la victimisation et le racolage. Je pense que comme pour toute thématique, la réalité est bien plus contrastée.

Ceci étant dit, je vais rentrer davantage dans le vif du sujet et vous parler littérature, puisque c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui.

Pour commencer, j’aimerais parler du livre le Guide historique du Paris Libertin que j’ai beaucoup apprécié, puisqu’il mélange habilement histoire et “galanterie”. On y découvre tous les lieux qui ont rythmé la vie sulfureuse des Parisiens dans les années 20, le tout ponctué de photos et d’anecdotes, et c’est fascinant ! J’ai par exemple découvert que l’appellation de “Lorette” était donnée aux jeunes élégantes vivant de leur relation avec ces messieurs – et non, je vous vois venir, mon pseudo ne vient pas de là – en partie du fait que le quartier de Notre-Dame-De-Lorette, alors en pleine construction, abritait leurs amours secrètes. 

« Je suis coquette
Je suis lorette,
Reine du jour, reine sans feu ni lieu !
Eh bien ! J’espère
Quitter la Terre
En mon hôtel… Peut-être l’hôtel-Dieu… » 

C’est dans cette optique que je souhaite vous parler de deux ouvrages que j’ai lus. Presque 100 ans les sépare (l’un est daté de 1928, l’autre de 2019) et pourtant, ils relatent tous les deux la même chose : la narration d’une jeune femme, journaliste pour la première, écrivaine pour la seconde, dans le milieu des bordels. Bien que ces deux livres n’aient rien en commun dans l’écriture et le récit, ils relèvent chacun du domaine du “reportage en immersion”.

Je vais tout d’abord vous parler du plus ancien :

Livre N°1 : Maryse Choisy – Un mois chez les filles

J’avais déjà lu ce livre il y a un moment et avais effleuré son sujet ici

Le contexte :
Maryse Choisy, journaliste et “femme du monde” comme elle aime à le rappeler à plusieurs reprises, se décide à enquêter dans le milieu très fermé de la prostitution parisienne. Rédigé en 1928 et écoulé à plus de 450 000 exemplaires, ce livre fait naturellement scandale et… couler beaucoup d’encre ! Elle endosse tour à tour le rôle de femme de chambre, de danseuse dans un bar lesbien et parvient même à s’introduire dans les dancings de la pègre, pour relater, analyser en toute discrétion les dessous d’un monde obscur et mystérieux. 

Ce que j’en ai pensé : j’ai lu à plusieurs reprises que cet ouvrage était profondément féministe, et même si je trouve l’audace et le courage de Maryse Choisy remarquables (car rappelons tout de même que ce genre de récit est risqué et totalement nouveau pour l’époque), je suis plus mitigée sur l’aspect féministe. Elle n’hésite pas à rabaisser certaines catégories de femmes dans l’optique de mieux mettre en valeur son statut de “Femme du monde”, ce qui à mon sens est éloigné de la définition de féminisme actuel comme je l’entends.

D’autre part, si vous souhaitiez des révélations choquantes, il vous faudra passer votre chemin (et plutôt vous rabattre sur le livre suivant) : certes, ses écrits ont scandalisé ses contemporains, mais d’un point de vue de personne vivant au 21e siècle, l’aspect sulfureux s’est érodé avec le temps. Hormis cela, son récit est passionnant, ponctué de réflexions personnelles intéressantes et qui permettent de s’imaginer ce que devait être la société de son temps.

J’ai aimé ressentir la passion qui l’animait en écrivant ces lignes, son ton parfois moqueur, souvent sournois, et diablement en avance pour l’époque.


 

Livre N°2 : La Maison – Emma Becker

Le contexte :
On reprend le même environnement que pour l’ouvrage précédent, mais cette fois-ci en Allemagne, au 21e siècle. On mélange le tout, et cela donne le livre La Maison d’Emma Becker. 
Cette toute jeune Française, écrivaine de son état et dont j’ignorais l’existence auparavant, réside à Berlin, en Allemagne. Pour les besoins d’un futur ouvrage (ou pour se connaître elle-même, j’aurais plutôt tendance à penser), elle décide de rejoindre une maison close légale, puisque la prostitution est acceptée et tolérée en Allemagne. 

Au travers de son roman, elle dissèque ce monde inconnu, parle de ses collègues, de ses clients, de sa vie, en somme.

Ce que j’en ai pensé :

Premier constat : 100 ans après Maryse Choisy, rien n’a vraiment changé. Faire le choix de la prostitution comme décision assumée semble préjudiciable aux yeux de la société. J’ai regardé beaucoup de reportages, écouté des podcasts traitant de son livre, et les avis semblent toujours en demi-teinte. Comme si le fait d’embrasser ce choix était inacceptable, que la société avait à valider – ou non – le bien-fondé de sa démarche. Et rien que pour ça, j’ai eu envie de la lire ! Car que cela plaise ou non, n’importe quel humain, a le droit de disposer entièrement de son corps.

Toutefois, vous dire que j’ai adoré ce livre serait un mensonge. Mais vous affirmer le contraire le serait tout autant. J’ai lu ici et là que ce récit était un hommage déguisé à la prostitution. Ce n’est pas totalement faux, mais il s’agit surtout à mon sens d’une démarche personnelle très intime, très ancrée en elle, qui bien sûr, peut choquer, puisqu’elle va totalement à contre-courant de la bienséance (feinte) que la société souhaite nous projeter. Et grand diable, vous pensez : une femme qui dispose de son corps et fait de l’argent avec ? Mais vous n’y pensez pas ! 

Bref, c’est par curiosité et féminisme que j’ai eu envie de lire son expérience. Je ne veux pas vous spoiler son récit, mais je suis loin d’avoir accroché avec tout. Et contrairement à l’ouvrage de Maryse Choisy, l’omniprésence de scènes de sexe avant même son arrivée dans la Maison dans laquelle elle travaillera est, je trouve, un peu à côté de la plaque et pas forcément utile, tout comme la banalisation de la drogue qui revient à tout bout de champs. Je comprends qu’elle ait pu en avoir “besoin” pour tenir le choc, mais c’est le fait qu’elle le banalise un peu avec nonchalance qui m’a chiffonnée.

Le tout manque, à mon goût, (car encore une fois, ce n’est que mon humble avis !), de cohérence et de structure, et j’ai parfois trouvé son ton très condescendant, voire hautain. J’avais du mal à me sentir proche d’elle et à me projeter dans son expérience à cause de cela. Néanmoins, je dois tout de même dire que j’ai été très absorbée par son récit, et que j’ai lu son livre très rapidement. Malgré mon agacement parfois, je n’arrivais pas à lâcher mon bouquin, et j’ai trouvé sa démarche courageuse et nécessaire car tout le monde n’en aurait pas été capable, et j’ai vraiment senti que cela relevait d’un désir plus personnel que la rédaction d’un livre.

Ce que j’ai aimé par-dessus tout, et c’est pour ça que je vous conseille ce livre au final, c’est son amour des femmes et du féminin. Finalement, la prostitution n’est qu’une toile de fond, et même si certains clients sont évoqués, ce sont les femmes, qui sont les héroïnes de son récit. J’ai senti une vraie cohésion entre ces femmes, une admiration aussi de leur beauté, de leur féminité. Certains passages où elle prend le temps de détailler ses collègues, leur allure, leur personnalité, sont émouvants et très beaux. Une dimension qui manque cruellement au livre de Maryse Choisy.

Enfin, je me suis retrouvée sous un aspect qui la pousse à cette expérience : sa recherche de féminité. Elle évoque sans détour son obsession pour les femmes, et plus globalement sur la recherche de féminité, dans ses yeux et dans ceux des autres, quelque chose qui m’a toujours animée, depuis toute petite. J’en parle d’ailleurs ici. Et d’une certaine manière, c’est ce qui m’a aussi poussée dans le burlesque. Alors même si je n’irai jamais vendre mes charmes dans une maison close (avouez que vous y avez cru un quart de seconde hahaha), j’ai dans un sens, compris sa démarche profonde.


Cette curiosité m’a donc tout naturellement amenée à me documenter sur ce que la prostitution voulait dire aujourd’hui. J’ai écouté de nombreux podcasts à ce sujet, dont voici ceux que je vous conseille en priorité :

– “Prostitution : ceux qui disent oui, ceux qui disent non” de Binge Audio 

– Ensuite, je vous conseille vivement “Le Putain de Podcast réalisé par Loubna, une ancienne TDS et qui, chaque mois, invite une personne travaillant dans ce milieu. On est très loin des stéréotypes véhiculés par les médias, j’ai appris énormément de choses, cela déconstruit totalement les préjugés de manière simple et humaine. C’est vraiment un contenu de grande qualité, qui devrait être écouté par tous/tes.

– Enfin, ma douce amie Maty m’a conseillée une série de 10 épisodes de podcasts produits par Nouvelles Ecoutes, intitulée “La politique des Putes”. Le thème est ici également abordé par des TDS. Je trouve ce podcast plus politiquement engagé que le précédent, mais c’est justement ce qui m’a plu, il m’a ouvert de nouvelles perspectives de pensée et d’interrogations. Beaucoup de questions sociétales y sont soulevées, car finalement on peut légitimement se demander, par extension, si la sexualisation n’est pas une forme de prostitution ? Bref, vous l’aurez compris, ce podcast est extrêmement riche et vraiment édifiant, j’ai trouvé chaque témoignage fort et extrêmement courageux.

Enfin, que l’on soit bien clair : je ne débattrai pas de savoir ici, si oui ou non, la prostitution devrait être interdite ou tolérée voire même acceptée (même si en filigrane, j’imagine que vous devez vous faire votre idée), non pas que je n’ai pas d’avis là-dessus, bien au contraire, (j’en ai un et je le crois honnête) mais plutôt de simplement vous exposer divers contenus pour enrichir votre opinion. Je n’ai de toute façon pas la prétention de balayer tous les tenants et aboutissants et il serait d’ailleurs impossible de tout faire tenir en un seul et même article qui puisse être digeste pour vous. Toutefois, il est possible que je publie d’autres articles en fonction de mes prochaines lectures (même s’il est fort probable que ceux-ci traitent de ce sujet dans l’histoire, qui est tout de même le pans qui attire le plus mon attention).

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Vous pouvez consulter les précédentes éditions de ma série “Dans ma bibliothèque” : Glamour Hollywoodien // Destins de femmes féministes // Roaring 20’s & babydolls // “Esprit es-tu là ?

Mes podcasts creepy préférés

Mes podcasts favoris #1 : les creepy ! 👻

Voilà environ trois ans que j’ai ajouté ce geste simple à ma routine, et je dois dire que je ne pourrais plus m’en passer ! Lorsque je me maquille, que je conduis ou simplement que je prends le métro et que j’ai les yeux trop fatigués pour ouvrir mon bouquin, je lance mon application Podcasts et je me laisse porter par les histoires et informations qui me sont contées.

J’en suis tellement dingue que j’ai même convertie ma maman qui régulièrement me fait des updates sur les histoires de serial killer qu’elle a écoutées (les chiens ne font pas des chats !).

“Joignez vos mains durant cette sacro-sainte écoute des podcasts les plus terrifiants de France et de Navarre !”

Alors voilà : si les sujets d’histoire, de tueurs en série, d’ectoplasmes ou de féminisme vous intéressent, alors il se pourrait bien que ma sélection vous fasse de l’œil (ou de l’oreille, hahaha). Comme j’ai beaucoup à dire à ce sujet, je vais consacrer plusieurs articles à ceux-ci. Mais pour débuter, je me devais de sélectionner mes thèmes favoris… les creepy, spooky, freaky, bref, les podcasts flippants !

Je commence donc par ceux qui ont ma préférence : les podcasts traitant de surnaturel, de serial killer ou de mystères sont de loin mes préférés ! Je me force à écouter d’autres sujets mais clairement, 70% de mes écoutes sont faites de cela.

Outre le paranormal qui est un sujet qui me fascine sans pour autant m’effrayer mais surtout auquel je crois (j’en parlais ici), j’avoue avoir un irrésistible attrait pour les histoires de tueurs. Non pas que je sois fascinée ou éblouie par leurs forfaits, loin de là, mais c’est souvent leur personnalité, leur cheminement psychologique et ce que leurs crimes révèlent sur la société de l’époque que je trouve intéressants. Alors les podcasts sont un moyen rapide de se documenter et surtout d’avoir un éclairage par des spécialistes sur des affaires qui ont secoué (parfois) les médias.


 HONDELATTE RACONTE

Grande fan de son émission télévisée devant l’Éternel, le podcast d’Hondelatte sur Europe1 s’est également glissé sur le podium de mes écoutes favorites. Le format est suffisamment long pour obtenir un niveau de détails satisfaisant et pour mieux appréhender chaque histoire, sans pour autant être trop dense. Si au départ ses épisodes se concentraient sur des récits de tueurs, les thèmes se sont peu à peu diversifiés sur des sujets d’actualité moins dramatiques (mais toutefois intéressants). Enfin, ce que je préfère et adore tout simplement, c’est le jeu d’acteur que Hondelatte utilise pour faire parler les personnages de ses histoires ! Il n’hésite pas à prendre des accents, des voix improbables, c’est parfois ridicule mais je n’y peux rien : j’en suis fan !

> S’il ne fallait en écouter qu’un :

Honnêtement ils sont tous très bons (comme la plupart des podcasts de cette liste), toutefois je vous invite à écouter celui sur les maisons hantées de la journaliste Patricia Darré qui m’a donné envie de lire son bouquin (dont je parlais aussi ici). C’est 100% paranormal et ça s’écoute un soir sans lune, caché sous son plaid !


 DISTORSION :

Mes petits Canadiens préférés ! Tout d’abord j’adore leur accent et leurs voix chaleureuses ! Ils sont drôles et attachants, et font un boulot de documentation incroyable ! Leur créneau ? Allier mystère et numérique au travers d’histoires actuelles. Ils parlent aussi bien de légendes urbaines ou d’étrangetés qui naissent sur des forums ou des chats, que de faits divers sanglants qui ont un lien avec le monde digital. Outre leur récit qui recontextualise toujours avec justesse le sujet, j’aime surtout écouter leurs théories, qu’ils détaillent avec une précision chirurgicale pour tenter de percer le mystère. Bref, je n’en loupe jamais un !

> S’il ne fallait en écouter qu’un :

Sans hésiter, je vous conseille celui sur Elisa Lâm, jeune femme disparue au sein du tristement célèbre Cecil Hotel, établissement maudit de dowtown L.A, ayant hébergé en son sein de nombreuses histoires lugubres et autres tueurs en série (je me demande même si je ne devrais pas dédier un article à ce sujet, comme je l’avais fait pour le Dahlia Noir ?). (Si vous avez vu la saison Hotel d’American Horror Story, alors vous devriez faire le lien, puisque l’établissement en est l’inspiration principale.)

La malheureuse fut retrouvée au terme de plusieurs jours dans la citerne sur le toit de l’hôtel dans des circonstances parfaitement inquiétantes, tandis que la LAPD diffusait des vidéos extraites des caméras de surveillance prises quelques jours avant dans l’ascenseur…Cette histoire m’avait perturbée à l’époque où le fait divers avait été diffusé, d’autant que je me rendais justement à L.A 2 ou 3 mois après… J’avais lu énormément d’articles traitant de cette affaire mais j’ai quand même réussi à apprendre un tas de nouvelles choses en écoutant ce podcast !

Je vous laisse l’écouter pour vous faire votre propre opinion sur ce qui a pu lui arriver (et mes commentaires restent ouverts si vous avez une théorie sur le sujet).


 L’HEURE DU CRIME

Inutile de vous faire un roman à son sujet : Jacques Pradel est un peu le spécialiste ès criminologie, et ce podcast ne fait que confirmer cette vérité ! Dans la même veine qu’Hondelatte, Pradel revient sur les événements marquants de faits divers et ses émissions sont souvent éclairées par l’analyse ou le témoignage d’invités. Cela rend les histoires riches d’anecdotes et apporte un éclairage et une profondeur à ses sujets. Ses podcasts s’écoutent très bien et font la part belle à des histoires d’assassinat plutôt qu’à des histoires surnaturelles. 

> S’il ne fallait en écouter qu’un :
Je vous avais déjà évoqué l’un de ses podcasts sur le mystère du Dahlia Noir, qui est sans conteste mon épisode préféré pour toutes les raisons évoquées dans mon article sur le sujet. Toutefois, comme je suis sympa, je vais vous en lister un autre à vous mettre sous la dent, illico presto et qui m’a conduite à la lecture d’un ouvrage fort intéressant. Cet épisode relate l’histoire du “Diable dans la Ville Blanche” (en référence au livre d’Erik Larson qu’il va aussi falloir que je lise et a priori bientôt adapté à l’écran par Scorcese et Leonardo Di Caprio !), ou en d’autres termes sur la vie et “l’oeuvre” si j’ose dire, de H.H. Holmes. 

Ce personnage haut en couleurs a sévi durant les années 1890 à Chicago et serait l’un des plus grands serial killers que ce monde ait jamais connu. Pharmacien de métier, H.H. Holmes donnait l’apparence d’un homme bien sous tous rapports, jusqu’à ce qu’il soit démasqué pour des faits d’escroquerie de grande envergure mais surtout pour avoir assassiné au moins 200 personnes dans son “hôtel”, ouvert durant l’exposition universelle de 1893. Et tenez-vous bien : son antre possédait, entre autres choses, un crématorium, une chambre à gaz et une table de dissection. Un vrai Air BnB du bonheur ! 

Si vous avez vu, une fois encore, la saison “HOTEL” d’American Horror Story, alors vous devriez faire le lien avec l’un des personnages.

Mais pour en savoir davantage, et surtout pour ne pas vous spoiler, je ne saurais trop vous conseiller que d’écouter ce podcast qui est éclairé par Alexandra Midal, autrice d’un ouvrage incroyable et que j’ai tout simplement adoré : “La manufacture du meurtre”.

Le sujet de son essai est disséqué dans l’épisode, mais globalement, pour vous faire une idée, elle met en parallèle l’essor de l’industrialisation de l’époque et tout ce qui va avec (production à la chaîne) et l’industrialisation du “meurtre”, puisque ce bon H.H. Holmes a rendu possible le meurtre à grande échelle et en a même tiré de l’argent (oui oui, je vous laisse lire/écouter pour savoir comment il s’y est pris). Ce qui au final, est encore le cas aujourd’hui avec les abattoirs (et une cause qui me tient grandement à coeur). Car oui, rappelons tout de même que les abattoirs ne sont rien d’autre que de la tuerie industrialisée.


PLEINE LUNE

En voilà une chouette découverte, tout droit venue de Suisse Romande (RTS). Déjà, je suis fan de ce concept : livrer un podcast bien flippant chaque soir de pleine lune ! A dire vrai, il est rare que je les ai écoutés au moment de leur sortie, mais le plus souvent, c’est toujours une fois que la nuit est tombée. Le format est conséquent (un peu plus d’1h environ par épisode), et je salue leur récit, toujours extrêmement bien narré, et leurs analyses excessivement fouillées. La qualité de ce podcast est impressionnante et je tenais donc à vous en parler car Anne Flament et Mickael Marquet, les deux journalistes, méritent vraiment d’être connus.

Mais rentrons dans le vif du sujet : le podcast Nuit Blanche a pour vocation de décortiquer une histoire vraie, dont les frontières touchent avec l’étrange, le mystérieux et/ou le carrément flippant. Je crois qu’à ce jour il y a environ 9 podcasts, et je n’en ai plus à me mettre sous la dent, il me va falloir attendre la prochaine pleine lune. Ahouuu !

> S’il ne fallait en écouter qu’un :
Bon, j’ai évidemment adoré celui sur le Cecil Hotel (voir plus haut) et c’est d’ailleurs grâce à ce sujet que j’ai déniché ce podcast. Mais bon, si je vous laisse avec celui-ci, vous allez dire que je ne suis que mono-sujet, que je radote et tout et tout. Mais honnêtement, j’ai adoré tous leurs podcasts, alors choisissez-en un au petit bonheur la chance, il y a fort à parier que vous ne serez pas déçus ! (Bon, sinon, vous pouvez toujours commencer par Jack l’éventreur, mais : âmes sensibles s’abstenir !💀)


LE BUREAU DES MYSTERES
Et on termine la série de ces longs podcasts par celui de Charles et Mathias, deux journalistes qui inspirent la sympathie lorsqu’on les écoute, alors même qu’ils nous narrent des choses bien terrifiantes ! Je pense qu’ils font partie des premiers podcasts flippants que j’ai écoutés, et sincèrement je ne m’en lasse pas une seconde ! Chaque épisode compile un certain nombre d’histoires qui touchent à l’étrange, le bizarre, le surnaturel et qu’ils concluent toujours avec le “degré de mystère”, à savoir si l’énigme a trouvé une réponse ou pas du tout. On ne cherche pas du surnaturel à tout prix, et c’est ce qui est cool, car au final, il y en a pour tous les goûts !

S’il ne fallait en écouter qu’un :
Là encore, difficile de n’en choisir qu’un, d’autant que, comme je vous l’expliquais, il y a plusieurs histoires par podcast, et forcément il y a plusieurs histoires dans PLUSIEURS podcasts que j’ai adorées ! Là encore, vous pouvez y aller un peu au hasard, promis, vous ne serez pas déçus ! 🤓


Cette première et donc très très longue sélection de podcasts est à présent terminée ! Je la conclue en vous invitant à prolonger le plaisir en lisant différents ouvrages : Le bureau des Mystères tout comme Distorsion ont publié leur premier livre dans lesquels vous pourrez retrouver des histoires angoissantes à vous mettre sous la canine. Je vous invite également, comme je vous le disais plus haut, à lire “La Manufacture du Meurtre” d’Alexandra Midal. Et si comme moi, vous n’en avez jamais assez : je vous conseille, dans un registre vidéo, les chaînes YouTube de Sonya Lwu et de Liv pour encore plus d’histoires angoissantes !

J’espère que cela vous aura plu et surtout n’hésitez pas à me dire si vous souhaitez plus d’articles traitant de sujets mystérieux et angoissants ! Je ne l’exploite pas encore beaucoup ici, mais ça me plairait d’en faire davantage. A bientôt et n’oubliez pas de regarder sous votre lit avant de vous coucher ce soir 👻