Loretta Banana

Year: 2018

Ce que le Burlesque m’a appris sur moi

(Mon premier solo lors des Plumettes en juin 2017 !) – Photo : geq_photography

[Edit du 11/06 : j’ai ajouté/modifié quelques petites choses sur ce post grâce aux lumières de ma copine de plumes, Loulou Champagne, qui est une vraie encyclopédie du Burlesque !]

ça n’aura échappé à personne si vous pointez votre museau sur ce blog ou : je m’adonne à une passion ô combien connotée glamour : le “Burlesque” ! Si cet univers est très connu dans le nord de l’Europe et aux Etats-Unis, il est assez peu répandu en France, ce qui est un comble quand on sait que Paris est le berceau du music-hall et du cabaret ! Aujourd’hui, ce monde serait presque même connoté kitsch et uniquement destiné aux touristes venus s’encanailler au Moulin-Rouge (j’avais d’ailleurs écrit sur ce lieu iconique de la culture Française juste ici) alors qu’il est riche de diversité, de féminité (et même de “boylesque” = d’hommes pratiquant le burlesque) et de tolérance.

En somme, à part évoquer Dita Von Teese, très peu de gens me semblent réellement informés sur le Burlesque dans sa forme dite actuelle (en tout cas c’est ce que j’ai constaté de par mon humble expérience). Beaucoup de ces personnes s’imaginaient d’ailleurs des femmes faisant tournoyer leurs pasties en faisant des moues suggestives, ce qui est à mon sens, juste une facette de ce qu’est le Burlesque à proprement parler. (Et la direction vous remercie de ne pas citer le film de Christina Aguilera et Cher. En vous remerciant.)

Loin de moi l’idée de vous faire un historique détaillé sur ce monde de paillettes et de glamour car un article ne suffirait pas je peux vous l’assurer, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il y autant de genre de Burlesque qu’il y a de filles (et de garçons) ! J’en veux pour preuve le cours de la délicieuse Vivi Valentine, chez qui je fais mes armes (à plumes), qui est composé de femmes aux univers extrêmement éclectiques et complémentaires. Et sur scène, c’est à peu près pareil.

Alors bien sûr, initialement c’est une danse du corps qui s’articule autour de l’effeuillage et de l’art de se dévêtir avec une certaine élégance et un glamour piquant, la nudité n’étant en aucun cas la finalité. Non, ce qui compte vraiment, c’est la manière d’y parvenir, en s’appropriant une histoire, une chorégraphie, un costume et un personnage que l’on décide de faire vivre sur scène.

Il suffit de se renseigner sur certaines des pionnières du style, comme Mata Hari, ou la Française Blanche Cavelli, considérée comme la 1ère vraie “effeuilleuse” Burlesque qui s’est notamment produite au Divan du Monde à Paris le 3 mars 1894 pour la première fois (comme quoi nous sommes vraiment en France dans le berceau de cet univers). Dans un style encore différent et plus proche de mes inspirations, contemplez la gracieuse Sally Rand (ci-dessous) et ses délicats mouvements de cygne lorsqu’elle danse nue, cachée derrière ses éventails, manifeste de l’élégance que peut revêtir cet art de la scène.

Alors j’en vois arriver avec leurs gros sabots, dont le poil se hérisse en lisant tout cela et qui auraient vite fait de raccourcir ça à du “strip-tease” (même s’il s’agit en quelque sorte de la “mamie du strip-tease”) : venez donc traîner vos souliers du dimanche dans un show et faites-vous votre propre opinion !  Croyez-le ou non, mais le public principal de ce genre de spectacle est majoritairement composé de femmes, et ceci pour la même raison qui m’a faite tomber amoureuse de cet univers : la grâce, les costumes, la poésie qui se dégage de certains numéros et surtout l’affirmation du corps féminin.

Les femmes y montrent leur corps tel qu’il est, sans diktat – ou en tout cas montrent ce qu’elles décident vouloir montrer où et quand elles le souhaitent -, se l’approprient et le revendiquent, comme un étendard dans cette société schizophrène qui trouve plus dérangeant de dévoiler un bout de poitrine sur Instagram qu’un chasseur posant devant des animaux ensanglantés, mais passons, je m’égare. En somme, si je devais résumer le propos, le burlesque serait, aujourd’hui, une certaine forme de féminisme où se mêlent joie de vivre et paillettes.

Remis au goût du jour dans les années 50 avant de retomber en désuétude, on doit son retour de grâce notamment au Velvet Hammer dans les 90’s, puis à Dita Von Teese (formée elle-même par Catherine D’lish qui fait partie du revival) qui finit de le populariser et à qui je voue d’ailleurs un culte toujours plus grandissant, tant son monde sait allier un glamour assumé, une sensualité qui joue parfois même avec des codes plus “extrêmes” comme le Fetish, sans jamais tomber dans la vulgarité.

Certain.e.s artistes Burlesque pourtant aiment jouer avec des codes plus trash, plus identitaires, souvent d’ailleurs pour critiquer un pan de la société et ne recherchent pas forcément cet esthétisme raffiné qui pour moi, est en revanche l’essence même de ma fascination pour cet univers. Mais ça, encore une fois, c’est totalement subjectif et j’apprécie toujours de voir des artistes sur scène, même si leurs inspirations sont très éloignées des miennes, car ce qui compte au final, c’est bien l’histoire que l’on raconte, et l’énergie que l’on dégage.

Mais comment en suis-je arrivée là ? (Car finalement c’était un peu le sujet de mon post, et je suis tombée dans des digressions, car ce sujet est si passionnant que je pourrais disserter des heures.)

Tout d’abord, je suis loin d’être une danseuse professionnelle et je n’oserai jamais me qualifier d’artiste burlesque, car je suis encore, je l’estime, en apprentissage. Pourtant, ce désir veille au plus profond de moi depuis toujours. Et j’ai presque mal au coeur de me dire qu’il m’aura fallu autant de temps pour le faire éclore…

J’ai toujours adoré la danse, je pratiquais du modern jazz et du classique depuis mes 8 ans, je rêvais d’être professeure de danse, mais j’ai un peu mis ça de côté, pensant que de toute façon, ça n’était pas pour moi (les barrières qu’on s’auto-dresse…). Pourtant, à chaque fois que je montais sur scène dès mon plus jeune âge, je ressentais ce picotement indescriptible, quelque chose que rien d’autre ne pouvait me faire ressentir. Quelque chose qui fige l’espace temps et vous ancre dans le moment présent.

Puis plus tard, j’ai découvert le Burlesque. Ce monde me semblait si proche et pourtant si lointain. C’est un peu comme si j’en avais fait partie depuis toujours, comme si j’y étais connectée, alors même que je n’avais jamais osé le pratiquer. Je le regardais justement “de loin”. Je n’osais même pas songer que je puisse en faire partie un jour, alors même que le cabaret m’avait toujours fascinée.

Et puis il y a eu ma première vraie soirée Burlesque il y a bien 8 ans de cela. Je me rappelle avoir affronté un rhume horrible pour me rendre à l’une des soirées de Chloe Van Paris à la Nouvelle Eve, qui réalisait de renversantes fêtes où se produisaient des artistes extrêmement inspirants. C’était ma première “vraie” découverte de cet univers. Et c’est un peu comme si j’étais tombée dans le terrier du lapin d’Alice.

C’est là que j’ai vu pour la première fois Vicky Butterfly dont la poésie et la grâce céleste m’ont subjuguée. Depuis ce soir-là, le Burlesque ne m’a plus quittée. Et pourtant, il m’aura fallu des années avant de me lancer.

Dès que je voyais qu’un spectacle avait lieu, ou même lorsque je partais à l’étranger, je veillais sur le sujet, j’avais envie de me faufiler comme une petite souris pour voir ce monde qui ne m’appartenait pas mais me faisait secrètement rêver. Je regardais des vidéos sur YouTube, suivais quelques unes de ces artistes sur leurs réseaux sociaux… Et puis des écoles ont commencé à éclore à Paris, des cours d’effeuillage ont vu le jour. Je me renseignais, hésitais à m’y rendre, par peur mais aussi parce que quelque chose clochait à chaque fois. L’univers. C’était toujours un peu “trop”, ou pas assez. Je n’arrivais pas à m’identifier totalement à ce qui semblait se dérouler dans ces cours. Je ne dis pas qu’ils ne sont pas bien ou qu’ils manquent de quoique ce soit, seulement qu’ils ne correspondaient pas à l’idée même du Burlesque que j’avais envie de faire. Et puis il y a 2 ou 3 ans peut-être, au détour d’Instagram, je tombe sur une photo de jeunes femmes entourées de plumes virevoltantes. Je comprends qu’il s’agit d’un cours, et pas de n’importe lequel : d’un cours de danse d’éventails ! Mon sang ne fait qu’un tour : tout colle absolument à l’idée du Burlesque que je me fais : quelque chose de délicat, d’élégant, de glamour et d’espiègle, portée par une professeure, Vivi Valentine, qui est aussi une artiste Burlesque qui se produit mondialement et dont l’univers me semble immédiatement aussi glamour que fascinant.

A la rentrée suivante (car j’ai découvert ce cours pendant l’été sur Instagram), je me décide ENFIN à pousser les portes du cours. Et passé l’appréhension, mes craintes s’envolent pour laisser place à un monde de beauté et de grâce surannée. Les filles du cours sont toutes différentes, de par leur morphologie, leurs inspirations ou même leur couleur de peau, et tout cela offre un spectacle de douceur et de féminité. Je comprends que j’ai peut-être, moi aussi, ma place ici.

Ce cours devient bientôt un repère de mon quotidien, m’offre une liberté créative, une escapade de grâce à un moment où j’en avais vraiment besoin, où certaines choses ne se déroulaient pas forcément comme je le voulais tant dans ma vie professionnelle que dans ma vie personnelle. Pourtant, ce cours a été salvateur, il m’a remis le pied à l’étrier de la danse, et surtout m’a rappelée que j’avais un rêve et que je devais le poursuivre. Et ce qui me frappait, c’est que même après une journée éreintante, la motivation me manquait parfois pour m’y rendre. Je me forçais et en ressortait comme vivante et rechargée pour les jours suivants.

Deux années après l’avoir rejoint, je m’apprête à bientôt remonter sur scène avec les Plumettes (notre petit nom de troupe, en référence aux plumes qui ponctuent chacun de nos numéros) pour un spectacle composé de chorégraphies en groupes et de solos, dont mon premier vrai numéro. Une vraie épopée, car j’ai beaucoup travaillé pour imaginer une histoire qui me ressemble, fait de nombreuses recherches pour un costume adéquat, et aussi laissé mon “personnage” de Loretta Banana éclore pour finalement prendre vie sur scène. Aujourd’hui, je sais que ce cours m’a permis de rendre mon rêve concret, même si je sais qu’il me reste encore beaucoup à faire pour arriver à l’objectif que je me suis fixé. J’aurai aimé que quelqu’un me dise, à l’époque où je ne m’en croyais pas capable, que tout ça pouvait arriver si j’en avais vraiment envie et que je me faisais suffisamment confiance. Nous sommes les seul.e.s à pouvoir influencer sur notre destinée, alors ne nous gâchons pas nos chances nous-mêmes : si vous avez un rêve, foncez et n’écoutez que vous ! Faites-vous confiance. Personne ne peut vous empêcher d’accomplir ou au moins d’essayer si ce n’est vous-même. (Et si quelqu’un d’extérieur essaie de vous dissuader, dites-lui ceci ou chantez-lui cela).

J’espère sincèrement que ce post vous aura plu, il est vraiment personnel mais je trouvais qu’il était intéressant de partager ces impressions avec vous, je n’imagine pas ce que j’aurai pu manquer à l’idée de ne pas oser et c’est vraiment le message que je souhaite vous faire passer, quelque soit l’envie qui vous anime.

Suivez-moi sur Instagram si vous voulez les informations des prochains shows ! 

Dapper Day à Disneyland Paris !

Première pause photo sur Main Street USA avec Jess & Doren

Il en faut, peu, pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux, il faut se satisfaire du nécessaiiiire !

Et mon nécessaire : mes amis, des jolies robes et Disneyland Paris en ce Dapper Day du 5 mai dernier (vous pourrez même voir ma bobine sur le flyer de l’événement ) ! Peut-être d’ailleurs vous demandez-vous encore ce qu’est le Dapper Day ? C’était mon 2e au sein de Disneyland Paris, mais ces événements existent depuis longtemps aux USA et ont pris une ampleur phénoménale là-bas : on y trouve des stands de marque vintage et les rassemblements y sont impressionnants, Dita Von Teese y a même organisé un book signing lors de la dernière édition US !

Plus concrètement, il s’agit de s’habiller de manière chic, rétro ou pas (mais c’est tout de même plus authentique), un peu comme le faisaient les gens à l’époque de l’ouverture du parc Disney dans les années 50. Aujourd’hui, le Dapper Day s’ouvre même au Disney Bound, autre courant qui lui n’est pas forcément rétro mais qui correspond à l’idée d’imaginer une tenue reprenant les codes couleurs d’un personnage Disney identifié (par exemple un noeud rouge dans les cheveux, un haut bleu et une jupe jaune pour Blanche-Neige).

Autre élément important à savoir : le Dapper Day est accepté par Disney mais n’est pas organisé par lui ! C’est donc vraiment une entité à part entière, laquelle vit à travers d’autres événements que vous pourrez d’ailleurs trouver sur leur site officiel. Si d’ailleurs le sujet vous intéresse, je pourrais même faire un petit post “vintage” de photos prises à Disneyland dans les années 50 pour vous inspirer et vous en dire plus sur ce thème ?

“It’s a small world after all” ou comment vous bousiller le cerveau avec une musique les 5 prochaines heures. Ne me remerciez pas.

Quoiqu’il en soit, cette journée fut à la hauteur de mes espérances : le soleil brillait, les tenues étaient tout aussi époustouflantes, j’ai passé une journée magique avec mes amis et surtout j’ai pu faire des rencontres vraiment super, notamment avec la jolie et talentueuse Rose Grey qui était mandatée pour faire des portraits des participants et m’avait gentiment proposé de me dessiner, ce que j’ai bien sûr accepté avec joie ! Vous trouverez la photo du dessin à la toute fin de cet article.

Alors, accrochez votre ceinture, deuxième étoile à droite, et tout droit jusqu’au matin : je vous emmène avec moi (et mes amis Jess et Doren) dans ce Dapper Day à Disneyland Paris !

Comme vous le constatez, j’avais opté pour une tenue très Safari chic, aussi je n’avais qu’une idée en tête : faire quelques photos dans un endroit un peu caché d’Adventureland, que j’ai pour tout vous dire découvert il y a seulement un an. Une surprise se cache même dans les photos suivantes !

Tada ! Avec mes gars sûrs, j’ai nommé Kaa (le serpent du Livre de la Jungle pour les incultes ici bas) et Zazou l’oiseau rabat-joie (qu’on adore quand même) dans le Roi Lion ! (Si vous ne savez pas où se trouve cet endroit – un peu caché- laissez-moi un petit commentaire et je vous expliquerai tout ça !)

“Sympa ta robe ! Elle vient d’où ?” Kaa

Bon, et comment vous dire que j’ai frôlé l’hystérie quand j’ai vu que mon pote Baloo n’était pas contre danser une petite Macarena avec moi !

La talentueuse Rose Grey a immortalisé ma tenue, et c’est l’adorable Bulle de Mint qui elle a immortalisé le moment. Merci à vous les filles 

Si un détail de ma tenue vous intéresse, en voici les références. Je porte :
Une robe MONOPRIX (oui, oui, oui !)
Des chaussures MISS L FIRE (modèle Loretta ) et MONOPRIX (ne me jugez pas, mais piétiner toute la journée en talons à Disney, ça épuise)
Une capeline H&M (de l’an dernier)
Un sac ESPRIT excessivement vintage (il doit dater d’il y a 10 ans, offert par ma mamie, et je l’adore toujours autant ! Ils devraient refaire des modèles comme celui-ci !)
Des boucles d’oreilles pompons H&M
Une bague SWAROVSKI
Des bracelets vintage
Des lunettes SWAROVSKI
(Et un joli badge Dapper Day sur le col de ma robe )

Je remercie également l’amoureux de Jess qui a consciencieusement pris toutes les jolies photos de Jess, Doren et moi. Merci Oli ! J’espère que ce post vous aura plu, et si vous comptez vous rendre au prochain Dapper Day, faites-moi signe. 

Mes 5 salons de thés favoris à Paris

Gourmands, délicats et absolument réconfortants, je vous dévoile mes 5 lieux préférés où il fait bon déguster gâteaux généreux et siroter quelques tasses de thé.

Vous y trouverez donc de l’incontournable, bien sûr, mais aussi quelques adresses plus confidentielles que j’apprécie pour leur douceur, leur calme et la qualité de leur carte.

LE CLASSIQUE : Ladurée

Alors oui, je sais, difficile de faire plus classique que Ladurée. Pour autant, leurs salons restent des valeurs sûres, des petits cocons aux décors surannés qui donnent envie de s’y prélasser des après-midi entiers. Mon salon favori reste cependant celui de la Rue Royale (à deux pas de la Madeleine) qui s’étend sur deux étages à travers des salons aux ambiances différentes.

Leur carte de thé est impressionnante et délicieuse, je regrette juste que leurs pâtisseries soient parfois surgelées. Je reste cependant fidèle à l’adresse et à l’un de mes desserts préférés qui n’existe d’ailleurs que chez eux : la religieuse à la rose ! Il en existait une version délicieuse à la violette, mais par manque de popularité j’imagine, celle-ci a été escamotée, à mon grand regret, de la carte.
Mes thés préférés : Mélange Ladurée, Marie-Antoinette, Joséphine.
Ladurée
16-18 Rue Royale, 75008 Paris

L’HISTORIQUE : Angélina

Si vous passez régulièrement le samedi après-midi rue de Rivoli, peut-être avez-vous déjà vu cette file interminable qui s’étend sur plusieurs mètres devant une devanture de style Belle Epoque ? Bienvenue chez Angélina ! Il faut donc y aller très tôt, ou s’armer de patience. L’attente est infiniment plus agréable les jours de printemps ou d’été (comme actuellement) que lors d’un hiver glacial. Pourtant, le jeu en vaut la chandelle : cet endroit est une parenthèse enchantée dans le temps, aussi gourmande que magique. J’y ai toujours passé des goûters fabuleux et m’y régale à chaque fois. Le personnel est charmant et aux petits soins, et le décor des plus raffinés. Il est en effet d’époque (1903 plus exactement), signé de l’architecte Edouard-Jean Niermans, figure de l’art architectural de la Belle Epoque.

Pour ce qui est dans l’assiette, vous ne serez pas en reste : les pâtisseries sont composées autour de classiques (et notamment du classique de la Maison, le Mont-Blanc, un délice à base de crème de marrons), mais également de créations éphémères qui changent au fil des saisons. La photo que je vous propose a été faite cet hiver, aussi ce gâteau n’est plus à la carte, mais je l’ai particulièrement adoré. Vous pourrez même repartir avec un souvenir gourmand grâce à leur ravissante épicerie fine : je suis fan des étuis de leurs produits de style art nouveau et de leurs petites crêpes dentelles !

Mon thé préféré : le mélange Angélina même si je devrais plutôt vous orienter vers leur chocolat chaud iconique (que vous pouvez aussi déguster plus tard pour chez vous grâce au conditionnement en bouteille disponible à la boutique).
Angélina
226 rue de Rivoli, Paris 1er.

LE POPULAIRE : Le loir dans la théière


Un joyeux non-anniversaire, mon cher, mon cher, un joyeux non-anniversaire mon cheeerrr !
Nul doute que vous aurez fait le lien avec un conte cher à mon coeur : Alice au Pays des Merveilles ! Et peut-être vous souvenez-vous de cet incroyable goûter dans lequel Alice se retrouve, assise entre un chapelier toqué et le lièvre de Mars ? Le nom de cet établissement en plein coeur du Marais y est une référence directe, puisqu’il tire son nom du pauvre petit loir enfermé dans une théière. On y retrouve d’ailleurs une fresque dédiée au livre de Lewis Carroll à l’intérieur, ainsi qu’une décoration charmante faite de bric et de broc. L’ambiance est bon enfant, mais je vous conseille vivement d’y aller là encore très tôt ou de prévoir de l’attente, l’endroit étant très fréquenté le weekend.

A l’heure du goûter, on y déguste de succulents gâteaux maison, des tartes au citron délicieuses et je suis tombée amoureuse de leur thé maison (un mélange spécial).

Mon thé préféré : sans grande surprise, il s’agit de leur mélange spécial qui, dans mes souvenirs, a été réalisé par une maison de thé chez qui il est possible de se le procurer (le nom de la maison m’échappe malheureusement).
Le Loir dans la Théière
3 rue des Rosiers, Paris 4e

LE FAMILIAL : La Bossue

Avec son nom rigolo et son emplacement idéal en plein coeur de Montmartre, la Bossue semble être cette petite mamie si attachante qui se met aux fourneaux pour étonner les papilles et réconforter les coeurs. J’ai d’ailleurs découvert ce lieu au hasard d’une promenade, et c’est son mobilier délicieusement rétro et raffiné qui m’a fait m’y arrêter. J’y suis depuis revenue plusieurs fois et n’ai jamais, Ô grand jamais, été déçue. On s’y sent comme à la maison et surtout on y mange des douceurs faites maison qui me donnent encore maintenant l’envie de me lécher les babines !


Un comptoir est aussi disponible pour la vente à emporter. Je n’ai qu’un seul regret : que ce quartier soit aussi loin de chez moi !
Mon thé préféré : une fois n’est pas coutume, j’ai toujours savouré de délicieux cafés (dont un liégeois et sa crème gourmande à souhait), mais je suis certaine que les thés y sont aussi très bons !
La Bossue
9, rue Joseph de Maistre, Paris 18e.

LE ROYAL : Nina’s Marie Antoinette

Si votre altesse veut bien se donner la peine…
Nina’s a tout pour me plaire. Son écrin situé à deux pas de la Place Vendôme est un boudoir teinté de rose poudré, on s’installe dans de confortables chaises d’inspiration baroque ou même sur un sofa si on a de la chance ce jour-là. Le personnel est d’une gentillesse rare (la charmante dame qui y officie m’offre d’ailleurs à chaque fois des sachets de thé lorsque je m’en vais) et on s’y sent véritablement comme à la maison. L’endroit est raffiné, la carte de thé est dense mais tous ceux que j’y ai goûtés sont délicieux. Il est même possible de repartir avec l’un d’eux si on l’a vraiment apprécié.

Quant à leur pâtisserie, celle-ci est unique, vous n’aurez pas d’autre choix, mais croyez-moi : vous n’en voudrez pas d’autre une fois que vous aurez goûté leur gâteau iconique à base de pomme, de chocolat blanc et de rose. Un délice ! Les pommes, comme les roses d’ailleurs, qui parfument subtilement les créations de la Maison sont dans le potager du roi, à Versailles !

Et la référence royale ne s’arrête pas là : la Maison doit son héritage entre autres à sa Majesté Marie-Antoinette pour qui Nina’s a élaboré un thé spécial, après que celle-ci fut séduite par les différents arômes qui étaient fabriqués à l’origine par la distillerie qui a créé Nina’s. Vous l’aurez donc compris, on se sent vite comme une princesse des temps modernes chez Nina’s.

Mon thé préféré : l’iconique Marie-Antoinette et le thé des Muses.

Nina’s Paris
29 Rue Danielle Casanova, 75001 Paris

Et voilà ! J’espère que ces adresses susciteront votre curiosité, et si vous y êtes déjà allés ou que vous y allez, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

Porcelaine

L’autre soir, lors d’un événement festif, une dame fort élégante et apprêtée, m’a au cours de la conversation, complimentée sur ma peau. Etonnée et presque (encore) gênée, je me suis sentie rougir, je lui ai donc simplement mentionné mon fond de teint (un Bourjois sensationnel si vous voulez tout savoir !) et c’est alors qu’elle a insisté en me parlant également de mon cou et de mon décolleté dont elle trouvait la blancheur apparemment esthétique.

Rouge à lèvres : Rouge Baiser – Fond de teint : Bourjois Healthy Mix (teinte Vanille Clair) – Vernis à ongles : Bourjois So Laque (teinte 02) – Blouse babydoll : vintage

Pourtant, je n’avais qu’une obsession pendant mon adolescence : foncer cette peau qui ne correspondait en rien aux standards en vigueur. Sur la plage, j’avais toujours l’impression d’être celle qu’on regardait en se disant qu’elle n’avait pas dû voir le soleil depuis belle lurette, et dès que les beaux jours pointaient le bout de leur nez : hors de question de montrer mes jambes blanches (et les veines qui vont avec, c’est cadeau). Je pouvais même pousser le vice jusqu’à porter des collants chairs plus foncés pour feindre de tromper l’ennemi. Brrrr ! Bref, je n’ai jamais adoré me mettre au soleil (je suis une fille de la lune, c’est tout).

Pourtant, j’adore depuis toujours aller à la plage, sur la côte d’Azur par exemple, et je rêve même d’y couler ma vie future, mais vous ne me verrez jamais jouer les écrevisses en maillot de bain ! Je n’aimais pas ça, n’aime toujours pas, et la nature fait bien les choses puisque cela est certainement dû à la fragilité de ma peau.

A une époque où il est de bon ton de se faire dorer la pilule sur le sable fin et synonyme de gaieté et de bien-vivre, je suis celle qui garde son bikini à l’abri des palmiers (souvent seule, du coup, les autres préférant le soleil ardent), la capeline bien vissée sur la tête et l’écran total toujours à portée de main ! Mais ça n’a pas toujours été comme ça. Oh ça, non, alors.

Cela a commencé subrepticement. Au retour de nos vacances au soleil avec mes parents lorsque j’avais 14 ans, le pilote de l’avion, un sombre idiot, s’était moqué de mon manque de hâle après 15 jours là-bas… A 14 ans, une jeune fille n’a qu’une seule envie : se conformer à ce qui l’entoure, se fondre dans la masse, et qu’on ne lui fasse rien remarquer, surtout s’il s’agit d’une caractéristique physique, d’autant plus si elle est jugée inesthétique. Manque de chance, à cette époque j’étais beaucoup plus ronde que ce que je ne suis aujourd’hui et j’avais le malheur (pensais-je) d’avoir le teint pâle. Autant de choses souvent subjectives, parfois sociétales et profondément personnelles qui peuvent rendre une jeune fille qui se construit extrêmement vulnérable.

Teint de bidet, blanche comme un derrière, sont parmi les délices que l’on entend lorsqu’on n’a pas la carnation de Kim Kardashian… Encore trop jeune pour m’affirmer et par manque de confiance en moi, la riposte n’a donc pas tardé à faire son arrivée, complexée que j’étais par cette peau trop claire, que je n’arrivais pas à appréhender, qui ne correspondait en rien à ce que je pouvais voir autour de moi. J’ai donc pendant un temps, et par souci de conformisme, passé des heures et des jours entiers à bousiller mon capital soleil en m’exposant avec mes copines adolescentes pendant les heures les plus fortes du zénith, “oubliant” même parfois volontairement mon écran solaire pour “bronzer plus vite” et surtout, surtout, revenir avec un joli bronzage en souvenir… Je vous laisse imaginer le résultat après ça, et les conséquences que ces comportements peuvent avoir s’ils sont trop souvent répétés…

Bronzer. Avoir la peau halée chaque jour de l’année. Correspondre aux diktats que la société et les magazines m’imposaient (et continuent d’imposer) et oublier complètement ce que la génétique m’avait offert. J’alternais donc allègrement les autobronzants, puis j’enchaînais quelques séances d’UV par-ci par-là… Ce petit manège a duré quelques temps (heureusement pas assez je crois pour que ma santé ne soit en danger), mais par chance ma mère qui a toujours su m’apprendre à prendre soin de moi et à m’accepter telle que la nature m’avait faite, m’a vite remise dans le droit chemin. Et puis je me suis surtout aperçue d’une chose : je ne me trouvais pas plus jolie. Non. Je ne me sentais pas non plus mieux dans ma peau (à ce moment-là un pantone plus foncée). Rien de tout ça.

Au contraire, je voyais bien qu’un truc clochait : une exposition trop prolongée même protégée par un indice UV avait tendance à violacer ma peau… Et quand certaines personnes comme ma mère, ou mon père peuvent bronzer en 2/3 jours, il me fallait plus de 2 semaines pour acquérir un hâle léger, en respectant une exposition progressive.

Ce constat m’a ouvert les yeux bien sûr, mais surtout j’ai commencé à comprendre que la nature nous a façonnés à sa manière, et qu’il vaut mieux commencer à l’accepter dès maintenant puisqu’on devra vivre avec toute sa vie ! Et au-delà de l’aspect purement esthétique d’un point de vue sociétal du bronzage (même si pour moi cela reste subjectif) qui nous est vanté à longueur de temps, je trouve ces discours particulièrement dangereux pour les jeunes femmes (et les autres !) qui se persuadent qu’il s’agit là d’un standard à adopter, vaille que vaille, et tant pis pour les dangers qui pourraient advenir plus tard… Je suis malgré tout satisfaite de voir que les points soleil ferment les uns après les autres, preuve que l’on commence à revenir, enfin, de tous ces bronzages artificiels et dangereux.

A l’inverse, je suis toujours désemparée de voir certaines filles à la peau d’ébène vouloir à tout prix blanchir leur peau pour se conformer à un standard plus occidental. Surtout quand on sait à quel point ces produits sont des bombes à retardement pour la santé…. Au final, peu importe le degré de mélanine que notre peau peut comporter, il semblerait qu’on ne soit jamais assez bien pour la société dans laquelle nous évoluons. Comme si la valeur d’une personne pouvait s’évaluer à la nuance de sa peau…

Je m’interroge donc sur ces standards assourdissants qui nous poussent à mettre en péril notre estime et notre santé pour satisfaire une société finalement si malveillante.

Quels médias, quelles personnes ont encore le droit de nous imposer la couleur de notre peau, la morphologie de notre corps, ou encore la manière dont nous nous épilons – ou pas – ? Ces règles et commandements implicites forgent des armées de jeunes femmes bourrées de complexes (mais aussi des hommes, même si on en parle moins), peu confiantes en elles et qui mettent parfois leur santé physique et mentale en danger pour répondre à des critères qu’elles n’arriveront de toute façon jamais à atteindre, tant ceux-ci sont de toute façon inextricables et paradoxaux.

En ce qui me concerne, la teinte de ma peau en fut l’un des chevaux de bataille (parmi d’autres) mais finalement, ils peuvent prendre toutes les formes possibles et imaginables. Aujourd’hui, j’ai appris à aimer cette peau claire, que je préfère d’ailleurs appeler porcelaine que 50 nuances de bidet, j’ai compris aussi que ça ne servait à rien de vouloir prendre une teinte de fond de teint plus foncée, à part pour concurrencer une Queen en phase de contouring dans Ru Paul’s Drag Race. Et moi qui détestais qu’on me parle de mes veines qui se voient au travers de ma peau, j’ai depuis compris qu’elles pouvaient être une arme de séduction.

J’ai appris à prendre soin de ma peau, à l’aimer, à ne plus m’exposer, à la bichonner comme le faisait ma grand-mère, la seule de la famille à avoir eu une peau si claire dans la famille. Je n’hésite plus maintenant également à dire fièrement que je préfère épargner ma peau et rester fraîche et pimpante sous mon palmier (plutôt que de suer et fondre au soleil), lorsque des connaissances ou collègues s’étonnent de me voir revenir trop peu bronzée (à leur goût), au retour de mes vacances.

Je me fais également suivre régulièrement par une dermatologue qui m’a elle-aussi complimentée sur ma peau et m’a confirmée ce que j’avais déjà appris : y faire très attention, ne pas m’exposer et utiliser un indice 50. C’est comme ça, et ça me va très bien ainsi.

Mon article est sans doute un peu brouillon et certainement maladroit, mais si vous ne deviez retenir qu’une chose, c’est d’arrêter de vouloir vous faire la peau, au sens propre comme au figuré. Que cela soit pour des kilos supposés en trop, une peau trop ou pas assez claire, une poitrine trop petite, ou n’importe quel autre critère qu’on vous impose implicitement, car ce n’est pas ce qui vous définit ! Je crois d’ailleurs même que la beauté précisément est dans l’acceptation de soi, elle n’est ni dans les standards, ni dans votre taux de mélanine, ni dans une taille de jeans mais bien dans ce que vous dégagez. C’est plus facile à écrire qu’à mettre en pratique, bien sûr, et c’est un vrai chemin de croix, mais croyez-moi : soyez bienveillant avec vous-même.

Aussi, je finirai cet article avec cette seule citation d’une actrice que j’aime profondément, tant sa beauté intérieure irradiait sa beauté extérieure : “Les filles heureuses sont les plus jolies“, Audrey Hepburn.